Précédemment : Les Légendaires ont finalement pu faire leur deuil de la perte de leur ami et peuvent enfin continuer leur vie. Mais, ils restent coincés tout de même dans le palais royal dû à la punition de Ténébris, qui refuse de leur révéler quoique ce soit! Quelle est le secret que cette dernière tient à tenir et pour quelle raison?
Une semaine s’était passée depuis les funérailles. À leur retour au palais royal d’Oroban, ses amis avaient urgé Jadina de visiter le docteur Fjord immédiatement et lorsque ce dernier avait appris l’incident à Koléana, il était devenu livide. Il l’avait grondé pendant une heure entière sur les dangers qu’elle faisait face et à quel point elle était imprudente de ne pas laisser la chance à son corps de guérir proprement. Le docteur lui avait prescrit beaucoup de médicaments pour minimiser sa condition et l‘avait même menacé de lui faire injecter de l’antimag pour l’empêcher d’utiliser sa magie, mais Jadina l’avait supplié de ne pas le faire. Bien que Jadina l’avait convaincu d’y renoncer, sa vie était tout de même devenue un cauchemar par la suite. Elle ne savait pas comment, mais tout le personnel du château avait pris conscience de son état précoce et l’empêchait de mettre un pas à l’extérieur. Elle était pratiquement bannie de prendre un pas en dehors du palais comme une princesse emprisonnée dans une tour comme dans les contes de fée. Jadina pouvait comprendre leurs sentiments envers elle, mais là, ça frisait le ridicule!
« Ahhh... comme je m’ennuiiiiie! », pensa-t-elle en balançant ses bras sur la rambarde du balcon. Elle était sortie pour prendre eu peu d’air frais à cause de l’odeur des médicaments dans sa chambre. La puanteur lui donnait un haut de cœur. La seule bonne chose qui s’était produite durant cette situation était que les Légendaires avaient reçu des nouveaux quartiers dans le château pour continuer leur convalescence. Puisque leurs conditions n’étaient plus aussi urgentes, le personnel de l’hôpital leur avait demandé de quitter leurs chambres pour faire place à d’autres patients potentiels qui en auraient plus besoin.
Sa nouvelle demeure était plus spacieuse et beaucoup plus décorée que l’ancienne, avec des murs de couleur crème ornés de sculptures dorées et des lampes en forme de fleur. Même l’ameublement était de plus grande qualité et le lit était deux fois plus grand. La fenêtre s’ouvrait comme une porte révélant un balcon an marbre avec une vue magnifique de la ville. Jadina se tenait contre la balustrade, profitant de la brise qui soufflait dans le firmament bleuté.
« Je me demande si Kalandre nous observe-t-elle à travers ce ciel en ce moment même... », se demanda la Légendaire. La simple mention de son nom lui faisait bouillir le sang. Beaucoup de choses avaient changé depuis leurs mésaventures sur l’île d’Erghyr, ce qui fit réfléchir Jadina comment cela affecterait les plans de la prophétesse... Elle sortit soudainement de ses pensées lorsqu’elle vit Ténébris du coin de l’œil marchant rapidement à travers un des corridors extérieurs, accompagnée de deux gardes royales. Jadina devint tendu. Depuis qu’ils étaient revenus d’Astria, le roi Larbosa avait commencé la punition de la fille de Darkhell sans délais, ce qui consistait à partir tôt dans la journée et de revenir tard dans la soirée. Jadina avait essayé d’obtenir une réponse à propos de ses sorties mystérieuses durant leurs repas, mais Ténébris refusait toujours d’assouvir sa curiosité et changeait le sujet.
« Aujourd’hui est le jour que je découvrirais ta punition secrète Ténébris! », se dit Jadina en enfilant un uniforme de bonne qu’elle avait chipé auparavant pour pouvoir se déplacer discrètement dans le château. Elle finit de se changer et se faufila soigneusement dans les couloirs à ne pas se faire repérer par les domestiques. Lorsqu’elle atteignit la sortie, elle commença à rechercher Ténébris partout sur le terrain. Elle chercha pendant une dizaine de minutes et s’était même rendu jusqu’au pont-levis, mais aucun signe d’elle.
« Bon sang! Est-elle déjà partie des terrains du château? »
Jadina voulait continuer, mais elle craignit que son absence prolongée provoquerait un tumulte dans le palais alors elle abandonna sa recherche.
« Raté encore... », soupira cette dernière. Durant son chemin de retour, elle passa par les terrains d’entraînement et vit quelques soldats s’entraînant à l’épée. Elle regarda de plus près en voyant leur armure bleue et réalisa qu’il s’agissait des Faucons d’Argent, avec le commandant Ikaël à la tête hurlant des ordres.
« On dirait que le boulot ne s’arrête jamais pour lui. »
Du coin de son œil, Jadina aperçut quelqu’un plus loin qui se cachait derrière un mur qui donnait une bonne vue du terrain d’entraînement. En constatant de plus près, elle réalisa que c’était... Émilyne?! Jadina fit le tour du terrain pour s’approchait de cette dernière de derrière à petit pas et la vit observer les Faucons d’Argent excitée, surtout le commandant Ikaël avec une expression plutôt amoureuse...
-Alors, nous aimons aussi assister à des séances d’épéistes?, chuchota Jadina dans son oreille en se penchant vers l’avant. Émilyne sursauta.
-Mais que...! Jadina?!, s’exclama la princesse larbosienne déboussolée. Que fais-tu ici? N’es-tu pas en confinement au palais??
-Et toi, pourquoi tu espionnes les Faucons d’Argent? Est-ce pour voir quelqu’un de spéciaaal?, demanda en retour la Légendaire avec un sourire espiègle.
-Aucun rapport!!! Et ne change pas le sujet!, rétorqua cette dernière embarrassée. Tu sais que ton confinement est pour ton bien-être vu que la couche d’antimag dans le château t’empêcherait d’avoir une nouvelle réaction!
-Peuh! Z’êtes tous les mêmes!
-Allez, je te raccompagne vers tes quartiers. Tu as besoin de beaucoup de repos!
-Haaaaa... d’accord, mais peut-on dire bonjour à Ikaël au moins avant de partir?, demanda Jadina nonchalamment. Émilyne raidit.
-P-pourquoi?, demanda cette dernière maladroitement.
-Hum? Pourquoi pas? Je suis sûre qu’il serait content de nous voir non?, la taquina Jadina innocemment.
-On... on ne devrait pas l’interrompre! Ils ont l’air très occupé, alors..., balbutia Émilyne avant de voir Jadina rire. Elle devint rouge comme une tomate.
-Ok, ok... tu m’as eu, admit-elle gênée en comprenant ce qui se passait. Euh... si tu promets de ne rien dire à propos de ça, je ne dirais rien de ton escapade dehors, d’accord?
-D’accord!, acquiesça Jadina joyeusement.
-Hum... mais dis-moi, qu’est-ce que tu fais vraiment dehors? Et pourquoi es-tu habillée comme une bonne?, lui demanda Émilyne sérieusement.
-Ah... à vrai dire, je voulais suivre Ténébris pour voir où elle s’en allait pour son châtiment, répondit Jadina timidement. Sais-tu où elle va?
Malheureusement la princesse n’eut pas le temps de répondre qu’une voix glaciale les interrompit de derrière.
-Alors vous êtes là maîtresse, annonça la voix froide de Marilène, ce qui fit effraya les deux filles.
-Aha... c’est toi Marilène...?, dit Émilyne en se retournant apeurée. Y a-t-il un... problème?
-Un problème? Autre que les documents et dossiers qui sont empilés sur votre bureau depuis ce matin??, rétorqua sa dame d’honneur avec un ton sévère.
-Je... je prenais une pause, ne t’en fais pas..., tenta-t-elle de la rassurer.
-Vraiment? Je vous rappelle que vous aviez des responsabilités en tant qu’héritière au trône du royaume de Larbos, votre altesse!!!
-Je saiiiiis... huhuhuuuu..., plaignit la princesse larbosienne. Je me demande vraiment parfois si nous sommes amis... snif...
-Allez, assez de temps perdu! Nous devions retourner au palais immédiatement!, déclara Marilène en l’entraînant vers le palais.
-Bouhouhouuuu... j’suis trop misérable pour une princesse..., pleurnicha Émilyne en tendant ses mains vers Jadina. Viens avec moi au moins, STP!!!, la supplia-t-elle.
-Si tu insistes..., céda Jadina avec un sourire vaincu.
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La lumière du soleil rayonna brillamment à l’intérieur de la pièce, éclaircissant les décorations dorées and majestueux sur les murs et les meubles. Émilyne était assise derrière un grand bureau acajou orné d’or travaillant sur des documents alors que Marilène l’aidait à organiser des parchemins. Jadina était assise sur un des divans perpendiculaires au bureau et savourait une bonne tasse thé avec des desserts posés sur la table. Elle observait la princesse larbosienne concentrée sur son travail avec amusement. Elle était si différente par rapport à une heure auparavant que cela faisait ricaner Jadina un peu. Émilyne remarqua son rire et leva sa tête.
-Pourquoi tu ris?, demanda-t-elle confuse.
-Oh rien... je trouve ça drôle de voir comment tu travailles si assidûment alors que tu te plaignais il y a une heure, répondit Jadina amusée.
-Je ne vois pas de quoi tu parles!, nia cette dernière avec un sourire forcé. Jadina essaya de se retenir devant son expression hilarante.
-Blague à part... depuis ta rencontre, je me suis toujours demandée comment tu avais été choisi comme héritière au trône de Larbos?, changea de sujet Jadina.
-Que veux-tu dire?
-Je ne cherche pas à t’insulter... c’est juste que je n’ai jamais entendu d’une femme accéder au trône dans l’histoire de Larbos.
-Il est vrai que nos coutumes sont différentes de celles d’Orchidia et bien que les héritiers mâles aient toujours été préférés pour l’ascension, il n’y a pas de lois qui interdisent l’accession des héritières au trône, expliqua calmement Émilyne en encrant sa plume. C’est juste qu’elles aient toujours été considérées après les hommes.
-Je vois... mais alors, pourquoi toi spécifiquement? Comment es-tu devenue l’héritière? Bien que le roi Larbosa ne s’est jamais marié, il y a tout de même quelques membres de la famille proche qui sont toujours vivants et des mâles au plus...
-C’est vrai, la famille royale de Larbos possède toujours de la famille proche et quelques-uns d’eux sont des mâles, mais il y a des critères à remplir pour être admit comme candidat au trône..., commença la larbosienne avec une expression sérieuse. Et évidemment, j’ai été choisi parce que je suis très diligente!, se vanta-t-elle avec un sourire suffisant alors que Marilène haussa un sourcil en regardant la pile de papier à côté d’elle. J’ai vu ton expression Mari..., pointa Émilyne un peu agacée.
-Je ne vois pas de quoi vous parlez maîtresse, riposta la dame d’honneur rapidement en ajustant ses lunettes rondes et puis se remit au travail. Leur interaction amusait Jadina beaucoup.
-D’accord, alors comment avais-tu vraiment été choisi?, demanda-t-elle une nouvelle fois. Émilyne posa sa plume sur le bureau en soupirant. Tac!
-Jadina, tu veux vraiment m’empêcher de travailler hein..., dit cette dernière en fermant les yeux. L’atmosphère de la pièce devint tendue tout à coup.
-Oh... je suis désolée, je ne voulais pas te distraire..., s’excusa immédiatement Jadina. Sa dame d’honneur lança une expression hautaine.
-Mais de quoi tu parles? Toutes distractions sont les bienvenu!!!, déclara soudainement Émilyne avec joie en se levant précipitamment de sa place. L’expression de Marilène se durcit immédiatement.
-Mais maîtresse...!, essaya-t-elle de protester, mais la princesse la coupa.
-Oh, relaxe un peu Marilène! J’ai travaillé sans arrêt depuis toute à l’heure, je mérite une petite pause non?, dit-elle en souriant comme une petite fille. Maintenant, peux-tu nous apporter plus de collations s’il te plaît?
-... oui votre altesse, répondit la dame d’honneur avec un soupire vaincu. Elle s’excusa et sortit de la salle pendant qu’Émilyne s’installa confortablement sur le divan d’en face. Puis, elle croqua dans un petit gâteau délicieusement.
-Crunch! Hmmm... par où commencer... Crunch!, réfléchit-elle en mâchant. Ah, oui!
« En tant que monarque et dirigeant, le roi Larbosa a régné sur le royaume avec compassion et diligence, aidant le pays à prospérer et à se défendre quand nécessaire, sans aucune aide ou même un partenaire de mariage pour partager le poids de la couronne... mais, la famille royale n’était toujours aussi petite. Il était une fois, notre bon roi avait un grand frère nommé le prince Laroy! Ils étaient inséparables durant leur enfance, faisant leurs études jusqu’à commettre des bêtise ensembles. Malheureusement, une telle innocence est toujours destinée à mourir dans une famille royale tourmentée constamment par la lutte de pouvoir... et ce n’était pas une exception pour ces frangins. Larbosa possédait un talent naturel pour la politique, chose que son frère manquait! Bien qu’il n’y eût pas de loi qui l’obligeait, c’était la coutume que l’héritier aîné hérite le trône à la mort du souverain. Tout le monde pensait que le prince Laroy allait devenir le futur roi, mais la vie n’était pas aussi prévisible... Mon oncle l’aidait constamment dans ses devoirs royaux et devait même partager plus de la moitié de ses responsabilités. Plus Larbosa brillait avec son talent, plus le cœur de Laroy noircissait de jalousie, ce qui commença une rupture dans leur relation familiale. Et finalement, ce qu’il redoutait le plus arriva : son frère cadet fut choisi comme le futur souverain de l’état au lieu de lui! Mon oncle n’avait jamais d’aspiration pour le trône; il ne voulait que simplement accomplir sa destinée en tant qu’officiel du royaume. Cependant, le roi à l’époque reconnut son talent dans les arts de la politique et sa perspicacité et prit la décision de le nommer son héritier officiel! Larbosa n’avait pas le choix que d’accepter le décret royal et de monter sur le trône. Mais le prince Laroy n’était pas satisfait avec l’état des choses et n’allait pas se laisser faire! Avec la succession de mon oncle vint aussi une succession de... tentatives d’assassinat! Les premières années de règne du roi Larbosa étaient tourmentées de complots contre la couronne que ce dernier devait échapper méticuleusement. Peu importe le nombre d’assassins ou de conspirations Laroy envoyait vers lui, son frère réussit à esquiver ses efforts à chaque reprise. Cependant, leur amour fraternel était brisé à jamais... et le karma vint pour lui rendre tous les crimes qu’il avait commis en prenant sa vie dans un accident de chariot! Aussi incroyables qu’étaient ses actes, il mourut d’une mort pathétique à la fin... »
Émilyne but une gorgée de son thé lorsqu’elle finit son récit. Jadina la regarda choquée par l’histoire qu’elle venait d’entendre.
-Je... je n’avais aucune idée que tous ces événements s’étaient passé avant..., réussit-elle finalement à prononcer toujours secouée.
-C’est une histoire triste, mais elle nous apprend que rien n’est garantie dans la vie et nous devons être préparés à tout ce qu’il pourrait nous lancé, dit la princesse avec une expression solennelle. Jadina devint tendue et serra ses poings. Elle comprenait ses mots très bien. Le danger qu’était Kalandre planait sur elle comme une ombre et refusait de se dissiper. Elle avait été accordée une nouvelle chance à la vie et n’allait la gaspiller! Cependant, une chose la turlupinait.
-Tu as raconté d’une histoire qui s’est passé il y a des décennies... quelle est le rapport avec le présent?, demanda Jadina curieusement.
-Ah j’avais oublié la dernière partie! À la mort du prince, il avait laissé derrière une petite fille, une fille que le roi avait décidé d’élever comme le sien avec la dernière once d’affection qu’il éprouvait envers son frère aîné de leur enfance ensemble...
-Mais alors tu veux dire...
-Oui... le prince Laroy était mon père, révéla finalement Émilyne avec un sourire triste. Jadina était assise stupéfaite.
-Oh mon dieu...
-Épargne-moi tes larmes de sympathie s’il te plaît, j’ai déjà eu ma part de chagrins en raison de mon passé, lui dit la princesse un peu ennuyée.
-Ah! Désolé..., s’excusa Jadina embarrassée. Alors, c’était pour cette raison que le roi Larbosa t’avait choisi comme héritière? Pour assouvir la mémoire de son frère défunt?
-Pas exactement... ce que je t’avais dit tout à l’heure était vrai, j’ai été choisi parce que je surpassais le reste de la famille royale en termes de compétences et mon ingéniosité dans la politique. La raison pour laquelle mon oncle m’avait élevé comme sa propre fille était personnelle, expliqua Émilyne. Et j’en suis très reconnaissante! Grandissant, mon oncle était mon seul confident entre les murs sombres du palais.
-Ohh comme c’est touchant!, s’exclama Jadina émue par l’histoire. Alors, où est Ikaël dans tout ça?, demanda-t-elle avec un sourire coquin. Émilyne s’étouffa avec son biscuit et commença à tousser violemment.
-Kof! Kof! De quoi tu parles! Kof! Ça n’a aucun rapport!!, cria-t-elle en se raclant la gorge.
-Vraiment? Mais j’ai cru de nous avoir dit que vous étiez amis d’enfance..., souligna Jadina innocemment.
-Leur père, l’ancien commandant des Faucons d’Argent, était un confident proche de mon oncle à l’époque, donc les garçons venaient visiter le palais avec lui de temps en temps... c’est tout..., répondit Émilyne timidement en rougissant.
-T’es toute rouge!!! Ha-haaaa! J’en était certaine, tu l’aimes comme une petite folle!! C’est trop ro-man-tique!!!, s’exclama Jadina en gigotant d’excitation.
-OK, tu m’as démasquée!!, admit Émilyne gênée en sirotant son thé. Lorsqu’elle finit sa tasse, elle s’en allât pour se verser une nouvelle tasse, mais réalisa que la théière était vide.
-Déjà finit? Mais où est passé Marilène? Elle devait nous en servait plus!, se demanda la princesse curieuse.
-Ah oui c’est vrai...
À ce moment, elles entendirent des cognements à la porte.
-Ah, ce doit être elle!, s’exclama-t-elle. Entrez!
Par contre, ce ne fut pas Marilène qui ouvrit la porte mais un servant mâle.
-Pardonnez-moi de vous déranger votre altesse, salua-t-il la princesse en s’inclinant vers l’avant.
-Qu’y a-t-il?, demanda cette dernière avec un ton sérieux.
-Je suis venue vous apporter le rapport sur les réparations de l’aile ouest du château et des campements de secours, répondit le servant en lui tendant des documents importants.
-Je vois..., dit-elle en les feuilletant. Vous pouvez vous retirer. Le domestique s’inclina de nouveau avant de sortir.
-C’est quoi?, demanda Jadina curieusement.
-Oh, ce n’est rien. Juste des documents que j’avais demandé pour voir le progrès sur les réparations du palais, répondit Émilyne en les organisant. Oh, au fait! Tu m’avais demandé ce que Ténébris faisait durant la journée non? Eh bien, ça a rapport avec ceci tu vois...
Jadina se redressa immédiatement en entendant ses mots.
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Toopie se baladait dans les rues animées d’Oroban avec les mains derrière la tête. Depuis leur retour à Alysia, les Fabuleux n’avaient plus de raison pour rester dans le palais royal, donc ils avaient déménagé et se logeaient dans une auberge dans la capitale pour le moment. La jeune fille rousse n’était pas près d’oublier sa colère envers Razzia et Ténébris, mais les mots de ses compagnons d’une semaine la hantaient toujours.
« Si tu ne commences pas à contrôler tes émotions, tu finiras par faire quelque chose que tu regretteras... »
« ... si tu tiens vraiment à la confronter, sois prête à faire face aux conséquences ou tu risques de vivre dans le regret »
Leurs paroles occupèrent tellement son esprit qu’elle ne se rendit pas compte d’être arrivée vers le chantier de construction du château. Elle décida d’y jeter un coup d’œil. En marchant à travers le chemin, Toopie observa les ouvriers au travail, bricolant et déplaçant des lourdes caisses. Ils hurlèrent l’un à l’autre et les voyant travailler si fort sous la chaleur du soleil pour réparer les dégâts d’il y a quelques semaines la firent se sentir un peu coupable.
« Peut-être que ma bombe avait vraiment causer certains de ces dégâts... »
Elle continua sa promenade et arriva vers un cul de sac entouré de structures en bois retenues par des barreaux en métal avec des étages permettant aux ouvriers de travailler dans la hauteur. Un d’eux attira son attention. Il était vêtu d’une chemise grise rentrer dans des pantalons à bretelles noirs avec des bottes en cuire. Un chapeau sombre cachait ses cheveux ébènes attachés en chignon. Bien que son visage fût caché et qu’il était vêtu similaire aux autres, elle ne savait pas pourquoi mais ce dernier semblait différent. Quelqu’un appela son nom et l’ouvrier en question se dirigea vers une autre plateforme. Toopie le suivit attentivement, mais sa concentration fut interrompue par un bruit d’au-dessus. Elle leva la tête pour témoigner une corde qui tenait une charge de planche se rompre et les planches de bois se dirigeant droit sur elle! Les ouvriers crièrent en tentant de le prévenir et de dégager, mais elle resta collée sur le sol, terrifiée. Soudainement, une ombre chargea vers elle et la récupéra avant que la charge ne s’écroulât sur la terre. BROAM!
Tous les deux atterrirent un mètre plus loin du site de l’accident. Quelques minutes passèrent alors que la poussière se dissipa et les ouvriers commencèrent à débarquer de leur poste pour venir à leur aide. Toopie était toujours secouée par l’événement alors qu’elle se reposait dans l’étreint de l’ouvrier. En observant de plus près, elle reconnut l’ouvrier qu’elle observait plutôt. La Fabuleuse tenta de se relever pour remercier son sauveur mais lorsqu’elle vit son visage, son cœur faillit rater un battement. Son chapeau était tombé, révélant une longue chevelure noire et une figure aussi blanche que la neige tachetée de crasse et des lèvres pourpres.
-TÉNÉBRIS?!, s’exclama Toopie abasourdie alors que cette dernière la regarda avec des yeux essoufflées.