Alors que la poussière retombait, plusieurs se précipitèrent vers les deux victimes couchées à terre. La jeune rousse toussa en tentant de dégager sa voie de respiration alors que l’ouvrière qui l’avait sauvé se retourna sur son dos pour rattraper sa respiration. Lorsque Toopie essaya de remercier sa sauveuse, son cœur s’arrêta en voyant son visage pâle remplie de taches sales.

 

-TÉNÉBRIS?!, lâcha-t-elle choquée en couvrant sa bouche avec ses mains. Les yeux rubis de la fille de Darkhell la regardèrent intensément en respirant rapidement alors qu’elle se soutenait avec une main et un moitié bras sur le sol.

-Té... Téné..., balbutia la Fabuleuse toujours sous choc, mais avant qu’elle ne put finir sa phrase, Ténébris bondit sur elle et plaqua sa main contre sa bouche pour la faire taire alors qu’un des ouvriers apparut derrière elles.

-Han! Est-ce que... Han!... Tout va bien ici?! Rien de cassé??, leur demanda un jeune homme paniqué au peau mât et des cheveux foncés ébouriffés. Il portait des pantalons bleus marins et une chemise jaunie couverte par une veste en cuire sans manches tenue par une ceinture en cuire. Il tenait dans sa main un mouchoir sale qu’il utilisait sans doute pour essuyer sa sueur.

-Oui chef, répondit promptement Ténébris avec un faux sourire. Tout va bien, mais cette jeune demoiselle semble être secoué par l’incident. Je vais la raccompagner vers le campement afin de m’assurer qu’elle n’a pas de blessures!, continua-t-elle confidemment en les soulevant tous les deux du sol. Toopie était toujours figée sous le choc qu’elle se laissa faire, confuse par ce qui se passait.

-D’accord..., acquiesça l’ouvrier. Non mais regardez-moi ce bazar! Ces idiots ont encore oublié de sécuriser les cordes! Oyé!! Ramassez-moi tout ça! Paulo, donne-moi un coup de main réorganisant les planches!!!, ordonna-t-il en colère ses travailleurs en attachant son mouchoir autour de son front comme un bandeau. Ils se mirent au travail alors que les deux filles marchèrent vers la direction du campement. Lorsque Toopie vint finalement à la réalité, elle essaya de résister l’emprise de Ténébris.

-Hé! Lâche-moi! Mais qu’est-ce que tu fais?!

-Ferme-la et marche...!, l’avertit cette dernière avec un marmonnement tranchante. Lorsque Toopie se tourna vers son visage, elle réalisa que son sourire avait été remplacé par une expression menaçante, alors elle se laissa faire guider.

Elles arrivèrent finalement au campement, qui était une tente de couleur vert foncé tenue par des poteaux en bois. En dessous se trouvait toutes sortes de fournitures médicales, des outils de chantiers, des matériaux de constructions, etc. Il y avait aussi une grande table en bois accompagnée de quelques chaises alentour laquelle Ténébris fit signe à la jeune rousse de s’asseoir. La Fabuleuse l’obéit sans enthousiasme alors que la fille de Darkhell sortit deux verres d’eau fraîches du stock de nourriture. Elle la regarda avec mépris alors que Ténébris lui en offrit un.

-Qu’est-ce que tu fais ici?, lui demanda Toopie avec méfiance en ignorant son offre.

-Je crois que la question est plutôt qu’est-ce que tu fais ici, tu ne crois pas?, répliqua Ténébris énervée. Ce n’est pas un endroit pour les mômes!

-Ta gueule! J’ai le droit d’aller où je veux, quand je veux!

-Fais comme tu veux. Tu veux le verre ou pas bon sang?? Je commence à fatiguer là!

-Hmph! T’appelles ça l’hospitalité?, dit-elle avec un ton de jugement en arrachant le verre de sa main. N’avais-tu pas dit aussi que tu allais t’assurer que je n’avais pas de blessures?

-Voyant que tu n’arrêtes pas de meugler sans arrêt comme un girawa, tu sembles aller bien, répliqua Ténébris en rattachant ses cheveux détachés.

-HÉ!, cria Toopie offensée en bondissant de sa chaise. Qui est-ce que t’appelles un girawa?! Tu n’as vraiment aucun sens de la... Ouch!

Soudainement, la Fabuleuse grimaça de douleur. Elle baissa les yeux pour voir une déchirure dans ses chaussettes hautes révélant une grosse égratignure saignante au niveau du genou qu’elle ne s’était pas rendu compte lors de l’accident.

-On dirait que tu t’es vraiment blessée, réalisa Ténébris en voyant Toopie se penchant. Elle alla chercher un kit médical et revint afin de rasseoir la jeune fille.

-Je vais bien! Tu n’as pas besoin de faire ça...!, protesta cette dernière, mais Ténébris la tut.

-Tais-toi et laisse-moi te soigner! Elle risque de s’infecter si on ne fait rien, répondit-elle en sortant des cotons et un désinfectant. Elle mouilla un morceau de coton avec le liquide et l’appliqua sur sa blessure. Toopie pinça ses lèvres à la sensation de brûlure qu’elle ressentait, mais essaya de garder son sang-froid. Cependant, regardant son ennemie jurée et la meurtrière de ses parents soigner ses blessures la laissait avec un sentiment d’humiliation. En observant l’expression rouge de la Fabuleuse et son tremblement, Ténébris prit la parole.

-Est-ce que ça fais mal tant que ça?, lui demanda-t-elle avec une voix calme en continuant sa tâche.

-N-non..., nia la jeune rousse en faisant la moue. Elle ressemblait tellement à un écureuil que Ténébris devait retenir son rire.

-Tu es suuuure?, pressa-t-elle avec un sourire coquin en appliquant une nouvelle couche de désinfectant.

-AHHHHH!!, cria la pauvre de douleur. Mais tu la fais exprès?!

-Désolé, il faut que je nettoie tout, sinon tu risques une infection, expliqua cette dernière méticuleusement.

-Haaa, j’arrive pas à le croire..., soupira Toopie vaincue et se laissa moue sur sa chaise finalement. Sérieusement, qu’est-ce que tu fais ici? Et pourquoi es-tu habillé comme une ouvrière?

-Ça ne se voit pas? Je suis ici pour la même raison que les autres.

-Pourquoi est-ce qu’une personne de ta stature aiderait ces pauvres gens à rebâtir la même ville qu’elle avait aidé à détruire?, demanda Toopie sarcastiquement. Ténébris ne lui jeta qu’un coup d’œil avant de retourner vers sa tâche. La Fabuleuse réalisa immédiatement. À moins que...

-Ouaip... c’est ma punition ordonnée par le roi lui-même, répondit-elle finalement.

-Oh... Mais attend! Pourquoi m’as de t’appeler tout à l’heure si tu es obligatoirement ici?

-Parce que pas beaucoup savent qui je suis.

-Hein? Ça ne fait aucun sens! Quel est l’intérêt de te punir avec la peine de travail si personne ne sait qui tu es?, demanda Toopie confuse.

-Et bien, le chef est au courant je suppose... et puis, c’est plus facile pour travailler puisque le roi semble être plus préoccupé par l’état de ses citoyens que d’exercer son pouvoir autoritaire.

-Mais...

-Rahhhh, tu poses trop de question!, grogna Ténébris agacée en pressant le coton alcoolisé sur sa blessure pour la faire taire. Toopie grimaça de douleur.

-Arrête!!!, supplia la jeune fille au bord des larmes.

-Désolé, il y avait un dernier grain de sable que je devais nettoyer, se justifia-t-elle avec un petit sourire au coin des lèvres. Ok, j’ai fini!

-Argh..., soupira Toopie de nouveau. Elle retomba en arrière sur sa chaise alors que Ténébris rangea le désinfectant et sortie un rouleau de bandage. Elle était irritée, mais se sentait impuissante.

-Qu’est-ce qu’il y a maintenant?, demanda Ténébris en voyant son expression pitoyable.

-Rien... c’est juste risible, répondit-elle en couvrant ses yeux avec le dos de sa main. Qui aurait cru un jour que la fille des victimes du terrible Darkhell serait soignée par sa fille...

-Eh bien, pas tout se passe comme on le veut, même pour les plus grands héros du monde, dit Ténébris en bandant son genou.  

-Et pour les pires criminels, ça se passe comment exactement?

-Pas mieux, même pire je suppose...

Elle le dit avec une expression un peu triste, ce qui surprit Toopie. Voilà son ennemie mortelle, l’une des plus grandes méchantes de l’histoire d’Alysia réduit à une simple ouvrière couverte de sueur et de saleté. Où était passé la meurtrière de ses parents? La commandante de l’armée du sorcier maléfique? L’assassine sans-merci des montagnes de Shiar? Elle était si pitoyable maintenant que Toopie se sentait presque mal pour elle, même ayant des regrets... attend...des regrets? À ce moment, elle rejoua la discussion qu’elle avait eu avec ses amis lors des funérailles auparavant.

« Si tu ne commences pas à contrôler tes émotions, tu finiras par faire quelque chose que tu regretteras... »

« ...si tu tiens vraiment à la confronter, sois prête à faire face aux conséquences ou tu risques de vivre dans le regret... »

Des regrets? Était-ce ce qu’elle ressentait depuis tout à l’heure? Mais Ténébris n’était pas quelqu’un qui méritait ses regrets! Elle avait tué ses parents bon sang!! Pourquoi devrait-elle avoir pitié d’elle?

-Ok, question sérieuse : pourquoi as-tu acceptée ton châtiment?, demanda Toopie en rassemblant son courage.

-Parce que c’était la décision du roi Larbosa, répondit Ténébris en levant la tête. Je ne comprends pas ta question...

-Non! Je veux dire, pourquoi as-tu acceptée tout ça sans question? La Ténébris que j’ai connu aurais tous fait pour sortir de la situation et s’évader de prison! Elle aurait laissé les Légendaires manger de la poussière avant disparaître de vue!, s’exprima Toopie exaspérée. Ténébris la regarda dans les yeux pendant un moment avant de se remettre à sa tâche.

-La prison m’a changé, dit-elle en retour, mais la Fabuleuse n’avait pas l’air convaincu. Ténébris soupira. Regarde, je ne sais pas quoi dire qui te convaincrait de mon changement de caractère!, C’est vrai que j’étais l’une des pires criminelles d’Alysia il était une fois! Les crimes que j’ai commis au nom de mon père étaient des plus atroces!! Je mérite bien pire que de souffrir en enfer pour l’éternité... mais je ne peux pas rester là et rien faire entre maintenant et ma mort! Juste parce que j’ai passé toute ma vie à faire le mal, je n’ai pas le droit d’au moins essayer de faire le bien??, cria-t-elle frustrée.

Toopie devint bouche bée. Elle ne croyait pas ce qu’elle entendait. La fille du sorcier noir, faire le bien? C’était la déclaration du siècle! Plus risible que noble! Mais quelque chose tirait sur son cœur, quelque chose qui voulait lui faire croire en Ténébris. Elle ne pouvait pas l’expliquer, mais c’était comme si elle voulait que Ténébris succède à sa mission. Mais elle devait en avoir le cœur net.

-Et si... et si tu ne réussis pas à racheter tes erreurs? Et si tu n’arrives pas à acquérir le pardon de tous ceux dont tu as détruit la vie? Quoi alors?, demanda Toopie avec une petite voix. Ténébris sourit.

-J’avoue avoir ton pardon serait bien, mais je n’ose pas chercher plus que je ne le mérite, répondit-elle. Je ne sais même pas si je serai capable de me pardonner moi-même un jour, mais... j’aimerai bien essayer de devenir quelqu’un qui est au moins capable de digérer mes actes passés...

Toopie ne savait pas pour quelle raison, mais les mots de Ténébris la touchaient beaucoup. Alors c’était ça, le sentiment de regret qu’elle ressentait...

« Comment pouvais-je espérer me venger d’eux comme ça? », pensa Toopie en se rappelant de la bombe qu’elle avait envoyé lors de leur combat dans la salle de trésor du palais royal. « Bien qu’elle et Razzia ont assassiné mes parents, je serais devenue aussi monstrueuse qu’eux si j’avais réussi! », réalisa-t-elle avec dégoût comment elle avait failli emporter ses amis avec eux. Des larmes commencèrent à se former dans ses yeux qu’elle essaya de cacher avec sa main.

-Et... voilà! Terminé!, déclara Ténébris en serrant le bandage autour du genou de Toopie. Hé, ça va?!, demanda-t-elle surprise en voyant son visage larmoyante. C’est trop serré, c’est ça?

-Non, ce n’est pas serré, répondit la jeune rousse en séchant ses larmes. Ça doit être la poussière qui m’est rentrée dans les yeux...

-Si tu le dis... veux-tu essayer de te tenir debout?

-Oui, dit Toopie en se levant de la chaise. Étonnamment, son genou ne lui faisait plus trop mal. Merci, la remercia-t-elle étirant ses jambes. Bon, je vois que tu as pleine de travaux qui t’attendent, alors je ne t’embêterai pas plus que ça.

Elle finit son verre d’eau et se dirigea vers l’extérieur du campement. Mais à peine elle venait de prendre un pied en dehors de la tente, elle s’arrêta subitement et sans se retourner, elle dit :

-Honnêtement, je ne sais pas si je serai capable un jour de te pardonner entièrement pour la mort de mes parents... mais ayant dit cela, je te souhaite bonne chance. J’espère que tu trouveras ce que tu recherches!

Puis, elle partit du campement à toute vitesse. Elle courra à travers le chantier de construction, sentant qu’un énorme poids s’était enlevé de ses épaules alors qu’elle laissa tous ce qu’elle avait vécu ces dernières semaines derrière. Toopie ne savait pas ce que le futur tenait pour elle, mais elle ne voulait plus vivre avec des regrets. Un sourire se forma sur ses lèvres alors qu’elle sortit de l’emplacement.

Ténébris observa la jeune Fabuleuse s’éloignant de la tente pendant qu’elle rangea la boîte médicale.

« Tu as une longue vie qui t’attend mon enfant, ne le gaspille pas pour quelqu’un comme moi... »

Lorsque Ténébris se retourna pour aller au travail, deux gardes royaux la firent soudainement sursauter de surprise en surgissant devant elle.

-AHHHH!!! Non mais ça va pas?!, s’exclama-t-elle fâchée. J’ai failli faire une crise! Vous aimez apparaître devant les gens comme ça??

Les deux gardes restèrent indifférents à sa réaction et l’un d’eux s’approcha.

-Mademoiselle Ténébris, vous êtes convoqués au palais royal immédiatement!, l’ordonna-t-il avec un ton hautain.

-Pourquoi? Mon service n’est pas terminé pour aujourd’hui!, demanda Ténébris confuse.

-Son altesse, la princesse Émilyne de Larbos, nous a ordonnée de vous raccompagner au palais urgemment, expliqua le deuxième garde avec une expression plus calme.

-Oui et je vous ai demandé pourquoi!

-Vous n’êtes dans aucune position de questionner les ordres de son altesse! Maintenant, ramassez vos affaires et venez avec nous!, insista le premier garde plus impatiemment.

Voyant qu’elle n’allait pas recevoir les réponses qu’elle cherchait, Ténébris acquiesça et les joignit. Cependant, en sentiment d’inquiétude commença à se développer dans sa poitrine et elle se demanda ce qu’il se passait vraiment...

~~~

Dans une étrange édifice circulaire située un peu plus loin sur les terrains royales, Émilyne se tenait devant une grande fenêtre ouverte en serrant un petit coffre mystérieux contre sa poitrine. Elle regardait dans l’horizon toute en marmonnant des mots incompréhensibles à tous ceux alentours, comme si elle était dans une transe.

-Maîtresse, vous êtes finalement revenus..., n’arrêtait-elle pas de répéter depuis tout à l’heure. Ooh maîtresse, comme vous m’avez manqué...

Derrière elle se trouvait une pièce sombre où plusieurs personnes encapuchonnées étaient rassemblées autour d’un autel sur lequel quelqu’un y était allongé...

~~~

Dans une autre partie du bâtiment, les Légendaires étaient dans un couloir avec des expressions graves. Gryf était appuyé contre le mur avec les bras croisés et rongeait ses griffes impatiemment alors que Razzia consolait Jadina qui était accroupie sur un siège, son visage larmoyant enfoui dans ses mains.

-Bouhouhou... toute est de ma fauuute! Snif!, pleura-t-elle.

-Mais non Zadina, nous ne zavons pas ze qui z’est pazzé exactement, la réconforta Razzia en posant sa main doucement sur son épaule. Ne zoit pas zi vite à-

Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Ténébris apparut soudainement dans le couloir à bout de souffle. La voyant avec des vêtements couverts de crasse et de sueur choquèrent les garçons un peu.

-Ténébriz, tu es là... mais pourquoi es-tu habillée comme za?!, s’exclama Razzia confuse.

-Tu retournes d’une ferme ou quoi?, ajouta Gryf perplexe.

-Tais-toi chaton!, l’avertit Ténébris irritée par son commentaire, mais son vexation se dissipa aussitôt en voyant l’état de Jadina.

-Jadina! Qu’y a-t-il?, la demanda-t-elle en se précipitant à ses côtés. Les gardes n’ont rien voulu me dire lorsqu’ils sont venus me chercher! Est-ce que tu t’es fait mal??

-Ténébris..., la remarqua finalement Jadina en levant sa tête un peu. Voyant tes vêtements, on dirait qu’Émi disait vrai... le roi Larbosa t’a vraiment condamné au travail pénal...

-Au travail pénal?! De quoi elle parle Ténébriz?!?, s’exclama Razzia stupéfait.

-Hé oh! Ne change pas de sujet!!, riposta cette dernière. Maintenait, est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ici?!

-Hem... bon, je t’explique..., s’introduit Gryf au milieu de leur interaction chauffée.

Et le jaguarian récapitula ce qui s’était produit plutôt : Jadina était allée dehors pour une raison quelconque, traînant Émilyne par le bras avec elle contre son gré. La princesse larbosienne avait demandé de l’aide à Danaël qui se trouvait dehors à ce moment-là. Tous les trois s’étaient alors commencé à se quereller et quelque part durant la dispute, Jadine avait perdu son calme et avait déclenché une énorme vague de magie de son bâton-aigle. La magie fut annulée par l’antimag sur les murs des bâtiments, mais le choc produit avait tout de même averti Gryf et Razzia qui étaient dans le coin. Lorsqu’ils les rejoignirent dehors, ils furent accueillis par une scène horrible : Danaël gisait sur le sol, tremblant de douleur avec des mystérieuses marques fluorescentes bleues et Jadina à ses côtés tenant sa main en pleurant et paniquant, alors qu’Émilyne hurlait pour des secours. Puis, plusieurs hommes mystérieux en robe vinrent et apportèrent leur ami avec eux jusqu’ici et maintenant, ils n’attendaient que pour des nouvelles depuis tout à l’heure.

-Qu’as-tu dis?! Des marques bleues fluorescentes? Comme ceux qu’on a vu la dernière fois??, la questionna Ténébris surprise.

-La dernière fois? Comment ça?!, s’exclama Gryf inquiet.

-Qu’est-ze que vous nous cachez tous les deux, bon zang??, cria Razzia en exigeant des explications.

Avant que Ténébris put répondre, Jadina prit la parole.

-Snif! C’est ma faute... c’est toute ma faute..., lamenta-t-elle en regardant son bâton-aigle contre le mur. Depuis notre combat contre Anathos, ma magie n’arrête pas de s’activer aléatoirement ces temps-ci, mettant vous et tout le monde autour en danger! Et je n’ai aucune idée pourquoi!!!

Jadina plongea dans une nouvelle vague de larme, se sentant perdue et sans espoir. Pourquoi? Pourquoi est-ce que tout cela se passait??

« Est-ce que ma puissance montante aurait un rapport avec l’empoisonnement magique que je souffre? Mais chaque fois que j’utilise ma magie à volontiers, mon corps réagit mal! », réfléchit-elle. « Et puis, cette puissance me rappelle le temps lorsque j’étais dans mon corps végétal... »

Soudainement, une foule de personnes enrobées fit irruption à travers les portes devant lesquelles les Légendaires attendaient et quittèrent les lieux en chuchotant. L’un d’entre eux s’arrêta devant nos héros et s’inclina vers l’avant

-Vous pouvez entrer Légendaires, leur dit une voix d’homme sous son capuchon.

-Attendez! Qui êtes-vous? Qu’est-il arrivé à Danaël??, le questionna Razzia. Qui était tout zes zens??

-Patience. Les réponses que vous cherchez seront à l’intérieur..., répondit-il en les invitant à l’intérieur calmement. Il avait comme un air de mystère autour de lui. N’ayant pas de choix, ils se levèrent de leur siège et entrèrent.

Lorsque Jadina franchit l’entrée, l’obscurité couvrit ses yeux immédiatement. Petit à petit, elle cligna ses yeux et lorsqu’elle s’habitua à l’éclairage, elle fut époustouflée par la vue. Ils étaient dans une grande salle circulaire qui ressemblait à une bibliothèque gigantesque. Il y avait trois étages d’étagères remplis de livres et d’anciens tomes rares illuminés avec des chandelles toute alentour. En levant les yeux, on pouvait voir un dôme décoré avec un vitrail rempli de formes multicolores à travers lequel la lumière du soleil reflétait sur le plancher en bois. Au premier étage de la salle se trouva plusieurs tables avec des piles de livres et de parchemins semi-ouverts ainsi que des objets et des potions magiques.

-Mazette!, s’exclama Razzia en observant la salle.

Jadina était complétement émerveillée par cet endroit aussi. Il ressemblait à une sorte de laboratoire pour elle. Lorsque sa vue errait vers le milieu de la pièce, ses yeux croisèrent avec ceux de Danaël, qui était assis sur une sorte d’autel largement circulaire fait en marbre.

-DANAËËËËL!!!, s’écria Jadina de joie en se précipitant vers son amant.

-Jadina, attend... AAAAHHHH!, tenta ce dernier de l’arrêter, mais hélas c’était trop tard. Elle bondit si fort sur lui qu’ils tombèrent tous les deux de l’autre côté de l’autel sur le plancher. KRASH!

-Que les dieux soient loués que tu vas bien! J’étais tellement inquiète tu sais?? J’ai cru que je t’avais perdu encore!! Je suis tellement désoléééé!!!, babilla-t-elle sans arrêt en pleurnichant.

-Ah... je vais bien Jadina..., la rassura Danaël avec un sourire forcé. Mais s’il te plaît... peux-tu te lever de moi? Mon épaule me fait... mal..., plaida-t-il en tressaillant de douleur.

-AHHHH! JE SUIS DÉSOLÉE!!!, réalisa Jadina en essayant de se lever, mais une paire de mains la tira de derrière subitement.

-Essaye un peu de respirer, je crois que ça t’aidera, lui dit Ténébris sarcastiquement alors que Jadina tourna sa tête vers elle. Cette dernière ria nerveusement en se redressant.

-Hé, ça va?, demanda Gryf en aidant Danaël à se relever. On était inquiet...

-Je... je vais mieux mon ami..., répondit-il faiblement.

-Plutôt un miracle à mon avis, résonna soudainement la voix d’Émilyne à travers la salle cylindrique. Les Légendaires devinrent silencieux en voyant la princesse larbosienne apparaître devant eux avec une expression grave. Mais ce qui piquait la curiosité de Jadina était la boîte mystérieuse dont cette dernière tenait dans ses mains.

-Nous avons beaucoup à discuter! Je vous propose de vous asseoir, continua-t-elle en les invitant vers un coin avec deux grands canapés antiques et une table.

-Attendez! Qu’est-ze qui ze pazze bon zang? Où zommes-nous avant tous??, exigea Razzia des réponses. Mais à la place de répondre, Émilyne fit un signe de la tête à l’homme qui les avait accompagnés. Celui-ci hocha la tête et s’avança. Il souleva son capuchon pour révéler un jeune garçon au cheveux brun clair attachés en une petite queue de cheval et une peau beige pâle. Mais sa caractéristique la plus saisissante était ses yeux vert citron qui brillaient sous la lumière du soleil. Le cœur de Jadina fit un battement.

« Il est plutôt beau... », pensa-t-elle en rougissant un peu.

-Enchanté Légendaires. Mon nom est Timothée, se présenta-t-il avec un sourire charmant. Vous vous trouvez en ce moment dans l’Observatoire Magique de Larbos!

-Timothée est un des magiciens les plus talentueux de la cour royale au service de mon oncle, ajouta Émilyne.

-A-attendez! Nous sommes dans le fameux Observatoire de Larbos? Celui où il y des centaines de livre sur les magies les plus anciens du temps??, demanda Jadina avec enthousiasme.

-Tu as entendu parler de cet endroit Zadina?

-Oh oui!, dit la magicienne avec des yeux étoilés. L’Observatoire est l’une des organisations magiques la plus ancienne d’Alysia, où les praticiens de la magie peuvent cultiver leurs connaissances dans différents types de magie et sortilèges dans leur grande bibliothèque! Il est aussi dit qu’ils possèdent des tomes datant jusqu’à l’âge des Dieux!!!

-Vous êtes astucieuses magicienne Jadina! Et votre beauté est aussi envoutante et dangereuse que les sortilèges dans notre possession, commenta Timothée en embrassant sa main. Jadina rougit devant son charisme. Remarquant son expression séduite, Danaël s’énerva mais se contrôla pour le moment. Puis, Timothée les invita à s’asseoir, et prépara du thé et des collations. Razzia et Jadina s’assirent autour de Danaël sur le canapé alors que Ténébris et Gryf restèrent debout à chaque côté respectivement du divan. Timothée et Émilyne s’assirent sur l’autre divan. Lorsque tout le monde devint confortable, la discussion reprit de nouveau.

-Commençons avec le plus important : plutôt dans la journée, des marques bleues fluorescentes sont apparu sur le corps du chevalier Danaël, lui causant une douleur immense au point qu’il perdit conscience, correct?, résuma Timothée.

-En effet, répondit Danaël.

-Son altesse m’a aussi mis au courant qu’un incident similaire s’était aussi produits il y a plus d’une semaine. Est-ce vrai?

-O... oui...

-QUOI?!, crièrent Razzia et Gryf à l’unisson, mais le mage les tut immédiatement.

-Lorsque nous avons analysé les marques magiques sur le corps du chevalier, nous avons pu constater que la magie sortait de votre corps de manière fissurée.

-Pardon? Que voulez-vous dire exactement?, demanda Razzia confuse.

-Prenez un vase rempli d’eau par exemple. A vase bien fermé contiendrait l’eau à l’intérieur sans souci. Par contre, si des trous se formait sur le contenu, l’eau commencerait à ruisseler des fissures le long du vase et l’eau se répandrait partout, articula Timothée. Dans ce cas-là, la magie mystérieuse semble ‘ruisseler’ de votre corps comme si elle était contenue en vous depuis longtemps!

Les Légendaires devinrent bouche bée devant cette révélation.

-Je... je ne comprends pas..., dit Danaël. Voulez-vous dire que je possède de la magie en moi?!

-C’est exact, confirma le mage. Et il semble que quelque chose ait endommagé la barrière qui avait scellé votre magie jusqu’à maintenant, permettant à la magie de s’échapper Dîtes-moi, êtes-vous entrés en contact avec une autre type de magie qui aurait pu causer cela?, demanda-t-il.

Mais avant que Danaël ne puisse répondre, Jadina éclata en sanglot.

-C’EST MA FAUTE!!!, pleura-t-elle en enfouissant sa visage de nouveau dans ses mains. Durant les deux fois que Danaël... Hic!... avait fait une crise... Hic!... je souffrais moi-même d’explosions magiques... hnf... qu’il recevait à plein coup de fouet!

-Jadina, ce n’est pas ta faute, tenta le Légendaire de la réconforter en caressant son dos.

-Hmm, ne soyez pas si prompt à la juger innocente..., interpella Timothée soudainement. Les Légendaires le fixèrent sans mots.

-Que... que voulez-vous dire?, demanda Danaël confus.

-En tant qu’érudit en magie, je m’y connais sur la nature du fameux bâton-aigle de Jadilyna. Forgée à partir de jade Gaméragashé 100% pure, cet artefact est capable de décimer des armées et terrasser des monstres avec un seul coup de foudre! Ne sous-estimez pas ce que vous possédait entre les mains, Légendaires Jadina, expliqua le mage en pointant vers le bâton magique que tenait la magicienne dans ses mains. Dîtes-moi exactement quand était la première fois que le chevalier ait venu en contact avec une forte dose de votre magie de jade?

-Euh... je crois ça doit remonter à quelques semaines auparavant, lors de notre combat contre du dieu maléfique, réfléchit Jadina. Un nœud se forma dans son cœur en repensant aux événements passés. Juste avant qu’Anathos puisse s’incarner dans Danaël, j’avais lancé une décharge vers son torse pour détruire la clé elfique marquée par le dieu pour empêcher la réincarnation!

-Alors, ça devait être à ce moment que la première fissure s’est formée..., dit Timothée en tapotant des lèvres.

-Mais que signifie tout ça? Pourquoi est-ce que cette magie était scellée en Danaël? Et pendant combine de temps??, demanda Ténébris qui commençait à s’impatienter.

-Patience. Les réponses que vous cherchez viendront avec le temps, répondit le mage en faisant un signe avec la main. J’ignore la raison pour laquelle la magie du chevalier soit confinée en lui. Cependant, je peux vous dire quelle magie il s’agit!

L’ambiance devint tendue tout à coup. Les Légendaires étaient au bord de leurs sièges, attendant d’entendre le reste.

-Étant donné que la magie mystérieuse semble être catalysée par la magie de jade, il n’y a qu’un seul type de magie qu’elle puisse être... la magie azurienne!!!, annonça-t-il avec joie.

Les Légendaires le regardèrent avec des expressions vides. La salle devint silencieuse pendant un bon moment.

-Qu’est-ce que c’est?, demanda finalement Gryf en brisant le silence gênant. Timothée cracha son thé.

-Kof! Kof!... Bon ben, on dirait que ça vous a pas trop impressionné..., dit Timothée déçu par leur manque d’excitation.

-Eh bien, za aiderait peut-être zi vous nous expliquiez ze que z’était exactement, indiqua Razzia.

-Je suppose..., ria-t-il doucement. Cependant, sachez que nos connaissances sur la magie azurienne est limitée, si ce n’était pas grâce à cette personne..., les prévint-t-il.

Jadina remarqua Émilyne devenir tendue alors qu’elle serra le coffret dans ses mains.

-Cette personne? Quelle personne??, demande Danaël impatiemment.

-Il y a 30 ans, une femme mage s’était jointe à notre institut aux ordres de notre bon roi pour partager ses savoirs sur la magie et aussi étudier nos vieux tomes, expliqua Timothée. Durant son temps avec nous, elle nous a appris sur sa magie et son histoire. Elle était la dernière descendante d’un ancien clan originaire de l’ouest, Azuria! Leurs membres étaient des praticiens dans les anciens arts de la magie de foudre qui pouvait terrasser des démons avec un seul coup d’éclair, similaire à celle de la magie de Gaméra!

- J’allais vous le demander, quelle est le rapport entre la magie azurienne et la mienne?, interrompit Jadina curieuse.

-D’après elle, leur magie était née durant le temps de votre ancêtre fondatrice, Jadilyna, répondit le mage. En fait, le clan n’était pas loin du royaume orchidien!

-Ha?! Je n’étais pas au courant qu’un clan aussi puissant existait près de mon pays...

-C’est bien tout ça, mais tout cela n’expliqua pas pourquoi sa magie est en moi!, souligna Danaël. Pourquoi je possède sa magie??

-La magie azurienne est dite d’être l’opposé de celle de Gaméragashé. Bien que la magie de jade puise sa force de la nature, la magie azurienne est du côté artificiel car elle avait été carrément bâtie de rien, prenant le savoir de multiples types d’anciens magies et les combinant en un, expliqua Timothée du mieux qu’il le pouvait. Le résultat d’une telle expérience serait instable, alors ses ancêtres avaient décidé de mélanger leur sang pour la stabilisait. Seul un descendant de sang du clan a le pouvoir de contrôler la magie azurienne!

-Mais alors ça veut dire...!, réalisa Danaël avec stupeur.

-Oui... vous êtes aussi un descendant de ce fameux clan, chevalier Danaël!, confirma Timothée.

Le Légendaire le fixa bouche bée. Il n’en revenait pas de ce qu’il venait d’entendre. Lui, un mage? Toute sa vie, il ne s’était qu’entraîné à l’épée pour réaliser son rêve de devenir un Faucon d’Argent, puis un Légendaire! Mais un mage? Il ne savait rien sur la manipulation de la magie!

Jadina fixa sa bien-aimée en contemplant ce qu’elle venait d’apprendre. Danaël serait un magicien comme elle? Quel coup de destin! Un tel phénomène ne s’était jamais produit avant sa régression temporelle. Se peut-il que la défaite d’Anathos ait permis à ce secret caché de se révéler enfin? Ou y a-t-il plus qu’il n’y paraît derrière ce pouvoir mystérieux? Soudainement, son esprit préoccupé par toutes ses questions fut interrompu par un claquement soudain sur la table.

-Cette magicienne... où puis-je la trouver?, demanda Danaël avec un ton sérieux. Il regarda droit dans les yeux de Timothée en se penchant sur la table. Ce dernier soupira en déposant sa tasse.

-Je suis désolé de vous dire, mais cela risque d’être difficile..., révéla-t-il. Elle a quitté l’Observatoire il y a 25 ans et plus personne n’a entendu parler d’elle depuis!

L’ambiance tomba instantanément. L’humeur de la princesse larbosienne s’était particulièrement aggravée alors que des gouttes de sueur se formaient sur son front. Son comportement devenait de plus en plus suspicieux, intriguant Jadina encore plus.

-Non..., s’exclama Danaël désespéré en s’effondrant sur le canapé.

-Que voulez-vous dire par ‘personne n’a entendu parler d’elle depuis’? Vous avez dit qu’elle était une magicienne puissante! Quelqu’un aurait sûrement entendu quelque chose!, protesta Gryf. Une personne aussi importante ne peut pas disparaître comme ça!

-Hélas! Il est ainsi, Légendaire Gryf...

-Mais avant de partir, elle avait laissé quelque chose derrière..., entra finalement Émilyne dans la conversation. Elle se pencha vers la table pour déposer le coffret qu’elle tenait depuis tout à l’heure. Il était d’un bois de couleur rouge sédona décoré avec des petites sculptures dorées. Jadina s’avança pour mieux observer l’objet mystérieux. L’anticipation la tuait. Lorsqu’Émilyne ouvra la boîte, elle révéla un coussin en velours sur lequel une boule de cristal se reposait. En inspectant de plus près, la boule était lisse et avait une lueur bleutée qui rappelait Jadina des yeux de Danaël. La boule l’attira pour une raison qu’elle ne comprenait pas, mais elle n’était pas capable de résister...

-Qu’est-ce que c’est?, demanda le chevalier confuse. Sa question la ramena à la réalité.

-Cette boule appartenait à la magicienne et était sa possession la plus précieuse, répondit Émilyne avec des yeux manquants. Sa voix sonnait comme elle avait une boule dans la gorge.

-Il s’appelle la boule d’Éclis!, précisa Timothée. Selon elle, l’artefact est un héritage familial qui a été transmis de génération en génération dans sa famille. Elle permet à son propriétaire de canaliser la magie azurienne plus facilement et manier des sorts plus puissants... un peu comme votre bâton-aigle, Légendaire Jadina!

-Comme z’est fazzinant...!, s’exclama Razzia en observant l’objet en question.

-Est-ce que tes sens archéologiques de picote en ce moment?, le taquina Ténébris en le poussant doucement.

-Tu n’as aucune idée! Un tel objet zi puizzant zans aucune traze dans les archives, za fait demander à quel point ze clan était fermé au monde... Et auzzi, zavoir qu’un objet zi puizzant exiztait pendant tout ze temps est plutôt angoizzant, répondit le colosse en frissonnant un peu.

-Ça tu peux le dire Razzia... mais, je ne comprends pas pourquoi vous me le donnez?, demanda Danaël étonné.

-Comme Timothée l’avait expliqué, la magie azurienne ne peut qu’être contrôler que par un membre du clan. La même règle s’applique au cristal, clarifia Émilyne en poussant le coffret vers lui. Il est juste qu’elle t’appartient maintenant Danaël.

-Tout ça est juste... accablant..., dit le Légendaire en prenant la boule dans ses mains. Ses amis l’entourèrent pour mieux voir l’objet et étaient si absorbés par leur admiration qu’ils ne remarquèrent par le regard nostalgique de la princesse larbosienne.

-Mes connaissances sur la magie azurienne s’arrête là malheureusement... j’espère que cette boule arrivera à peut-être clarifier ce dont je ne sais pas, dit Timothée avec un sourire encourageant. Par contre, aussitôt qu’il finit sa phrase, son sourire disparaît aussi. L’atmosphère devint tendue de nouveau et Jadina soupçonna qu’elle n’allait pas aimer la suite.

-Qu’y a-t-il d’autre à discuter grand mage?, demanda Danaël en déposant la boule de cristal dans son coffret.

-Nous devons parler de la barrière qui scellait votre magie, chevalier, répondit ce dernier avec un regard grave. Et ce dont j’ai trouvé à propos d’elle!!!