Voila ta récompense, j'espère que ça te plait!

 

« On n’oublie jamais une personne, on s’habitue juste à son absence »

 

PDV Danael

Les journées qui suivirent la mort de Saryn me contraignais à me plonger dans les brumes de l’alcool. Il n’y avait que cela pour me consoler, pour m’aider à oublier.

Oublier.

Mon cœur sait que c’est impossible mais mon esprit essaye encore de chasser chacune de ces images de mort qui me viennent toutes les nuits. Je la voie, transformée en créature du mal, me torturant pour que je la rejoigne.

Jamais la vie ne m’avait semblée aussi morose et assombrie.

La douleur de perdre un être cher est pire que la mort elle-même.

Le convoi que Danael nous avions emprunter était calme et silencieux, le conducteur nous avait promis que nous serions seraient en sécurité là ou il se dirigeait, mais j’étais méfiant. Il pourrait s’agir d’un piège tendu par je ne sais qui

J’avais longtemps essayé de parler avec Jadina, mais cela me faisait mal. Malgré que j’eusse conscience qu’elle m’avait sauvé la vie, une partie de mon esprit la voyait comme la meurtrière de ma meilleure amie.

Cette pensée fit remonter tant de souvenirs à la surface, que je ne parvenais pas à maitriser. Cela me terrorisait, la voix de Saryn me hantait jours après jours.

Je poussai un hurlement, et je me sentis plus libre que jamais.

Essuyant une larme sur le coin de mon œil, je me décidai à avancer.

 

 

Quelqu’un toqua à la porte. J’ordonnai d’entrer d’une voix fébrile.

C’était Jadina.

Sans un mot, la princesse avança dans la pièce exiguë qu’était ma chambre, pour venir s’asseoir à mes côtés.

Elle semblait touchée, elle aussi.

Elle posa la main sur mon épaule, et une sensation agréable me parcouru tout le corps. J’aurais aimé rester comme ça une éternité, mais je ne le pouvais pas. Je la repoussai nerveusement. La princesse me fixa, esquissant une grimace, puis se recula.

Je ne pouvais pas.

J’avais embrassé Saryn.

Et même si ce n‘était pas dans mon intention, je l’avais fait. En acceptant une autre femme dans ma vie, je salissais sa mémoire.

Encore plus en acceptant la femme qui l’avait tuée.

-Danael, murmura Jadina, d’un ton extrêmement doux et sans haine. Je sais que c’est dur, c’est dur pour moi aussi, mais…

Je ne voulais pas l’entendre parler.

Pas elle.

-Non, tu ne sais rien ! répliquai-je agressivement, tu l’as tuée ! Sans remords ! Tu as assassiné celle que j’aimais, celle que…Je te hais, tu le comprends ? Je te hais !!!

Je pris une grande inspiration, je me rendis alors compte que je ne me maitrisais plus, que Jadina n’était pas une criminelle. Je m’en suis voulu immédiatement.

Mais c’était trop tard.

Jadina avait quitté la pièce, furieuse.

Je n’étais qu’un incapable.

 

PDV Jadina

Dans ma vie, on m’a toujours dit de comprendre, mais moi, je ne voulais pas comprendre. Je voulais agir, donner du sens à ma vie.

Et pourtant, aujourd’hui, je n’aimerais qu’une seule chose.

Que Danael comprenne.

Qu’il comprenne que je n’ai fait cet acte démesuré uniquement pour lui, qu’il comprenne que moi aussi, je pleure le soir en pensant à elle, qu’il comprenne que je souffre tout autant que lui, qu’il comprenne tout ce que je ressente, qu’il comprenne que c’était lui ou elle, qu’il comprenne que ce que j’ai ressenti au moment de passer à l’acte, qu’il comprenne que ce n’est pas son amie que j’ai tuée, mais bel et bien une créature du mal qui ne voulait que sa peau.

Je voudrais qu’il comprenne que je l’aime.

Je sais que tout ça n’arrivera jamais, tellement il aimait cette fille. Moi aussi, je l’appréciais, mais il faut croire que j’ai une nature plutôt jalouse.

En fait, j’aimerais juste l’oublier, faire comme si je ne l’avais jamais vu.

Mais mon cœur sait que c’est impossible.

-Jadina ! Jadina !

Mon cœur s’affola. Inquiète, je poussai la porte de ma chambre. Des secousses retentirent dans le convoi : nous étions attaqués !

Danael sortit son épée et se lança sur le premier mercenaire qui fonçait vers ma direction. Le combat ne dura que quelques minutes, et nous réussîmes à éliminer tous les mercenaires qui voulaient notre mort…

Danael se retrouva contre une jeune femme, maniant l’épée avec excellence. Je pensai aussitôt à ce qu’il devait se dire.

Elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à Saryn.

Incapable de bouger, mon compagnon se mit à genou, et je pris une grande inspiration, tandis qu’il vidait toutes les larmes de son corps.

Une deuxième fois.

Je devais le sauver.

Un éclair de jade survint, et le chevalier accouru vers moi. Il me prit dans ses bras pour me murmurer :

-Tu m’as sauvé la vie Jadina, à deux reprises. Je suis…je suis si désolé…Je…Je…

Il se mit à pleurer, encore une fois. Je le serai fort contre moi et sécha ses larmes, puis il se mit à lamenter des excuses dont je n’avais que faire.

-Tais-toi, ordonnai-je alors. Embrasse-moi.