Le titre est nul, j'arrive jamais à trouver de bons titres! J'espère que cela vous plaira!

Lorsque je l’ai vu, nous tendant les clés elfiques, j’en ai oublié le plan, la menace qui pesait sur nous. Je n’ai vu que ses cheveux, l’aura qu’elle dégagé, ses yeux et ses lèvres, scintillants au coucher du soleil. Je n’avais jamais vu une femme aussi forte, capable de diriger une armée tout entière.

Un frisson me parcouru le corps, cette sensation que je n’avais presque jamais ressentie, seulement quand la princesse Jadina était à mes côtés.

Je ne pouvais plus détourner le regard. Nous allions passer la nuit ensemble, dans le monde elfique, avant notre mission.

Avant d’arrêter Anathos.

Ou de mourir en essayant.

-Prince Halan ?

J’en avais oublié le présent, mais sa voix m’avait ramené à la réalité. Comment pouvait-elle commander ses soldats et avoir une voix si douce à la fois.

-Je vous suis, commandante Shamira, déclarai-je.

Le portail s’ouvrit. Le choc lumineux m’avait toujours effrayé, mais je m’y étais habitué, avec tous mes voyages vers le monde elfique.

Je la suivis, silencieux, jusqu’au lieu où j’allais passer la nuit, en plein cœur de la capitale d’Astria.

Je m’allongeai sur mon lit, confortablement installé. Je voulais dormir, mais je ne pouvais pas. Si certains pensent que nous allons tuer Anathos, je ne me fais pas d’illusions. Demain, tous ceux que j’aurais connus mourront, et ce sera la fin du monde.

Un visage apparut dans mon esprit : celui de ma douce princesse Dina, qui n’a jamais compris mon amour pour elle. Je me remplis de regrets. Ai-je gâché sa vie ?

Mais un autre visage la remplace, celui d’une femme courageuse et forte. La commandante Shamira.

La porte grince, une ombre s’approche de moi. Anathos ? Je brandis mon sabre, sous le choc.

-Sha…Shamira ?

-Je ne voulais pas te faire peur, murmura-t-elle, visiblement gênée. Je…Je m’en vais tout de suite.

Je m’en veux de l’avoir pris pour le dieu maléfique. Elle tourne les talons, et je ne peux m’empêcher d’allonger mon bras pour toucher sa soyeuse chevelure blonde.

-Attend ! m’écriai-je.

Elle se retourne, mon bras toujours tendu. Prise d’un sursaut, elle s’empare de mon poignet pour me plaquer contre le sol. Sa poigne me serre toujours plus fort, je retiens un grincement de douleur.

-Excuse-moi, déclara-t-elle, tu…j’ai été surprise.

-Nous avons tous les deux fait des erreurs, avouai-je.

Elle me fixa, droit dans les yeux, durant des secondes qui me parurent une éternité. Je fermai les yeux, ne pouvant m’empêcher de l’imaginer m’embrasser.

-Je…Il reste de la place dans ton lit ?

J’eus un mouvement de recul, confus par sa proposition. Je jetais un regard aux alentours pour vérifier que personne n’était dans les parages. Puis, elle soupira bruyamment.

-Je ne voulais pas vous brusquer, Prince Halan, murmura-t-elle, ce n’est pas grave, je vais retourner dans ma…

-Non, reste !

J’avais presque crié. Je ne voulais pas qu’elle s’en aille, comme j’ai fait fuir Jadina. Je voulais que les derniers jours de ma vie soit heureux.

-J’ai peur, continuai-je, peur de ce qui va se passer demain. Si nous n’étions pas à la hauteur ? Je ne veux plus échouer, j’ai déjà échoué suffisamment de fois dans ma vie !

Elle s’approcha, se glissant sous mes draps.

-Moi aussi, j’ai peur. Je…

-J’ai déjà déçu tant de personnes, si tu savais ! Je suis un incapable ! Jadina…Je n’ai même pas pu la retenir.

Je n’aurai pas dû évoquer Jadina, maintenant, elle va croire que je ne suis plus que son plan de secours. Cependant, elle répondit :

-Moi, tu ne m’as jamais déçue, tu t’es toujours comporté comme un prince digne de ce nom. Alors, quoi qu’il arrive, je serai toujours avec toi.

Il n’y avait plus que les bruissements des arbres qui troublaient notre silence. Je voulais que tout s’arrête.

Que l’on reste ensemble, corps contre corps, pour l’éternité.