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Fanfictions

Le Tabou ~ Prologue + Chapitre 1

Bonjour à tous, je suis heureuse de vous présenter le début de ma petite fanfic dans l'univers des Légendaires, en espérant qu'elle vous plaira ! Vous pouvez également la retrouver sur Wattpad, ainsi que d'autres récits que je suis en train de développer (notamment l'univers de l'Ether) : Rikki Schorre (@RikkiSchorre) - Wattpad

Bonne lecture à tous, n'hésitez pas à me faire vos retours !

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Le Tabou (L'Ether X Les Légendaires)

Synopsis : Deux années se sont déjà écoulées depuis la fin de l'Accident Jovénia, qui avait fait rajeunir la population pendant 14 ans. Et cela fait déjà plus de deux années que je croupis en prison après avoir été trahis par mes semblables. Bien que déterminée à y laisser mon âme, je me retrouve forcée d'en sortir. Qui donc a fait pression pour ma libération ? Et dans quel but ? Ne suis-je pas en train de me faire manipuler, moi aussi ?

Crédits : Cette fiction est basée sur l'univers de la BD "Les Légendaires", dans lequel évolue mes personnages des "Volontés de l'Ether" (ainsi que d'autres personnages tirés d'autres univers). Certains éléments de l'intrigue prévue pour les personnages de l'Ether sont dévoilés et/ou adaptés dans cette histoire.

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Prologue

3 jours après l'Accident Jovénia

Faire face à l'inconnu est effrayant. Mais réaliser la folie de ses semblables est encore pire. C'est ce que j'ai fini par comprendre, en cette nuit de grands changements. Devant tous ces grands esprits s'extasiant d'avoir retrouvé le corps de leur enfance, je me dis que notre monde court à sa perte. Le Tabou a sa raison d'être, et j'en comprends l'utilité autant que je le hais. Restant en retrait dans un coin de la pièce, j'observe mes confrères en rajustant la capuche de ma cape. Dans notre métier, l'anonymat est une chose cruciale. Même si le Tabou nous cache aux yeux de la grande majorité des gens, les individus les plus susceptibles de nous trahir sont ceux qui nous ressemblent. Et c'est dans cette pièce que sont rassemblés ceux qui me ressemblent.

Beaucoup d'entre eux parlent sur un ton enflammé, commentant les événements des dernières heures qui ont bouleversé le visage des mondes d'Alysia et d'Astria. Lors de la bataille opposant le mage noir Darkhell aux héros d'Alysia, les Légendaires, la pierre divine de Jovénia fût brisée et l'entièreté des habitants des mondes humains et elfiques rajeunirent jusqu'à leurs 12 ans. Les conséquences de ce rajeunissement de la population sont encore difficiles à anticiper, mais la majorité des têtes pensantes sont tombées d'accord pour dire qu'il s'agit là d'une catastrophe pour le futur de nos civilisations.

Et au sein de notre petite communauté, les avis autour du rôle que nous aurions à jouer dans cette histoire sont partagés. Certains affirment que la vocation de l'Ether étant d'accéder à l'immortalité, notre groupe n'a plus de raison d'exister. D'autres déplorent que cette immortalité ait été falsifiée par l'usage de la magie, et que la véritable immortalité ne peut être atteinte que par l'usage de notre art, l'Alchimie. Les derniers y voient plutôt une occasion de rétablir la réputation de l'Ether en trouvant une solution non-magique à cette malédiction Jovénia, afin de mettre fin au Tabou qui nous entrave. Et bien que cette dernière proposition soit celle rencontrant le moins d'adhésion, elle me semble être celle dont l'Ether a le plus besoin. Ou en tout cas, d'être celle dont j'ai besoin.

Alors je me contente d'observer mes 84 confrères, notant l'absence de seulement 3 d'entre eux, et me surprend à penser que notre communauté décousue n'arrivera jamais à s'accorder suffisamment pour jouer un rôle décisif dans cette crise. Mais cela, seul l'avenir nous le dira.

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Chapitre 1 : Un Scorpion dans sa cage

16 ans après l'Accident Jovénia

Une bourrasque s'infiltre à travers les barreaux de la fenêtre. Une bourrasque sèche et violente, entraînant avec elle la chaleur étouffante et le sable fin du désert de Muliba, et effaçant au passage les quelques traces que j'ai dessinées dans le sable déjà accumulé dans ma cellule. Le fruit de mes réflexions a été effacé beaucoup trop facilement, en comparaison des efforts qu'il m'a fallu fournir pour leur donner forme. Mais dans ma petite geôle de la prison Barek, j'ai tout le temps du monde pour recommencer de zéro. Car, après tout, je suis destinée à y mourir. Seule, et très lentement. Et alors qu'une douleur lancinante me traverse le corps, partant de mes pieds et s'étendant jusqu'au sommet de mon crâne, je tends la main par réflexe vers la porte blindée devant laquelle repose une petite boîte fermée à clé, posée là pour me narguer lorsque la douleur devient trop forte pour l'occulter. Quelques secondes après, la douleur s'estompe, et mon bras retombe le long de mon corps, comme vidé de sa substance. Mes yeux restent fixés sur la petite boîte, contenant cette petite chose qui m'a tant apporté, et qui m'a tant volé. Cela fait près de 25 ans que j'en suis l'heureuse propriétaire, avec toutes les responsabilités qui s'en suivent.

Je secoue la tête pour empêcher les souvenirs de refaire surface, mes longs cheveux blond foncé me fouettant le visage. Leur longueur me fait réaliser tout le temps que j'ai déjà passé dans cette cellule. Voilà déjà plus de deux ans et demi que je suis enchaînée à ce mur, dans l'indifférence de tous. Je revois encore le visage de ceux qui m'y ont envoyée, le sourire de satisfaction qui illuminait leur visage, renvoyant le sentiment qu'ils avaient accompli leur mission avec brio. Je me revois également, hurlant de rage face à leur trahison, l'incompréhension face à leur geste, l'amertume de ne jamais arriver au bout de mon objectif.

Et à peine six mois après mon arrestation vint la libération de la malédiction Jovénia. Mon corps d'enfant laissa place à celui d'avant l'Accident, comme si les quatorze dernières années n'avaient jamais existé ailleurs que notre imagination. Ce jour-là, j'ai pleuré. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, hurlé jusqu'à m'en déchirer la voix. Jamais je n'ai été aussi frustrée de ma vie. Alors que j'étais sur le point de trouver une solution à cette malédiction, un autre en récoltera tous les lauriers. Les efforts et les sacrifices fournis durant ces quatorze ans n'ont servi... à rien. Alors j'ai pleuré et j'ai hurlé, car c'est tout ce que je pouvais faire, dans ma petite cellule, oubliée de tous. Et deux années plus tard, me voilà toujours dans cette même cellule, murée dans le silence, enchaînée par le cou pour m'empêcher d'atteindre une petite boîte fermée à clé, en train de dépérir dans l'indifférence de tous. Mon corps vieilli à nouveau, mais mon esprit s'est éteint après ce jour-là.

Alors, machinalement, je recommence à dessiner des symboles dans le sable, toujours les mêmes depuis deux ans. Au-dehors, le vent continue à souffler. Chaud, sec, violent. Je tends l'oreille pour en écouter la mélodie, la seule qui m'accompagne depuis mon emprisonnement. Mon doigt suit le rythme des rafales alors qu'il effleure le sable. Bientôt, une nouvelle bourrasque effacera tout. Et je recommencerais, encore et encore, jusqu'au jour où toute mon âme se sera échappée.

Au loin, des bruits de pas s'approchent. De temps en temps, les gardiens de la prison Barek se souviennent de mon existence. Mais cela ne dure jamais. A chacune de leur visite, ils redécouvrent mon visage. Et à peine sont-ils ressortis par la porte blindée que le souvenir de notre rencontre se voile à nouveau, jusqu'à la prochaine évocation de mon nom. Voilà ce qu'est le Tabou. L'effacement de l'existence. L'oubli de l'autre. Les Alchimistes n'existent que pour eux-mêmes, car personne d'autre n'a conscience d'eux. Et l'Ether n'est qu'une façade qui leur donne un semblant d'appartenance.

Les bruits de pas continuent à s'approcher, de plus en plus vite, de plus en plus bruyamment. La porte blindée finit par s'ouvrir, non sans mal, les gonds rouillés ne facilitant pas le travail. Je lève les yeux vers mon visiteur, et suis surprise de constater qu'il ne s'agit pas d'un gardien. Devant moi se dresse une jeune elfe à l'allure fière, ses yeux oranges brillants d'une lueur féroce. S'avançant vers moi d'un pas décidé, elle donne un coup dans la petite boîte qui reposait face à la porte, cette dernière se fichant dans un coin poussiéreux de la cellule. Mon regard reste hypnotisé par la boîte, ignorant ma visiteuse. La jeune femme ne se laisse pas démonter, et se positionne face à moi, l'air hautaine. Elle m'adresse la parole, mais je n'entends rien. Un bourdonnement discontinu s'élève dans mes oreilles, la douleur commençant à nouveau à se faire ressentir dans le bas de mon corps. Elle atteint bientôt mon crâne, avec l'impression que mes yeux s'apprêtent à sortir de leurs orbites. Je les ferme par réflexe, attendant que la douleur passe. Les acouphènes commencent alors à s'estomper, et je distingue d'autres voix s'avançant dans le couloir. Une main me saisit violemment par le col et me soulève légèrement du sol. Le collier métallique m'enchaînant au mur s'enfonce dans mon cou, me faisant lâcher un hoquet d'étouffement. L'elfe plonge ses yeux dans les miens, me laissant découvrir toute l'étendue de la lueur féroce qui habite son regard. Dans ma vision périphérique, j'aperçois des hommes s'introduire tour à tour dans ma cellule, et observer le spectacle sans intervenir. La jeune femme m'interpelle à nouveau, le ton agacé.

« J'aime pas me répéter. C'est toi, le Scorpion ? »

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Jadina@_@
Le mar 30/01/2024 - 22:12

Waw !! J'adore ton style d'écriture !! J'aime beaucoup ce début, il laisse plein de suspens et on découvre peu à peu l'univers et l'histoire OvO Tu écris super bien en tout cas !!

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RikkiSchorre
Le mer 31/01/2024 - 10:23

En réponse à par Jadina@_@

Hello, merci beaucoup pour ton commentaire ^_^ Je suis heureuse que ce début te plaise ! Ca me motive d'autant plus à travailler sur la suite héhé