Chapitre 2 : Le glyphe oublié

 

Les gardes accoururent, armes dégainées. Les anciens Légendaires se redressèrent, aux aguets, et un silence lourd tomba sur la place. Le glyphe de glace brillait toujours, sinistre et parfait, incrusté dans les dalles du palais.

 

Janaël reculait lentement, la main tremblante posée sur son médaillon.

 

— Ce n’est pas moi… je… je n’ai rien fait.

 

Shain fut le premier à s’élancer vers elle.

— Je le sais, Janaël. Ce pouvoir… ce n’est pas le tien. C’est autre chose.

 

Kalandre.

 

Le nom flottait dans toutes les têtes, même si personne n’osait le dire à voix haute.

Même morte, son ombre semblait capable de traverser les âges.

 

 

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 Am’lyn s’agenouilla près du glyphe

 

— C’est bien l’un de ses sceaux. Mais… modifié. Il contient une autre magie. Une magie plus ancienne encore. Quelqu’un joue avec des forces qu’il ne comprend pas.

 

Gryf, plus grisonnant mais toujours imposant, grogna : — Ce n’est pas une coïncidence. Aujourd’hui, lors de cette cérémonie ? Ils nous défient.

 

Danaël croisa les bras, le regard sombre : — Non. Ils défient nos enfant

 

 

 

Plus loin, les jeunes se réunirent, bouleversés.

 

Tenarie s’approcha de Janaël, les sourcils froncés.

 

— Tu es sûre que ce n’est pas lié à toi ? Ce glyphe… ça ressemblait à un cercle noir gelé. T’as pas rêvé de trucs récemment ? Visions, voix, symboles étranges ?

 

Janaël hésita…

Elle revoyait ce rêve, la veille : un miroir de glace, une silhouette aux yeux de lune, un rire désincarné. Elle n’en avait parlé à personne.

 

— Rien d’important, mentit-elle.

 

Ramo, lui, sortit un vieux grimoire de son sac.

 

— Je crois que j’ai déjà vu un glyphe similaire dans un texte ancien. Mais il n’était pas lié à Kalandre. Il s’appelait… le Cercle Brisé. Une magie bannie, issue d’une époque d’avant les dieux.

 

Aelfie leva les yeux au ciel : — Sérieux, c’est toujours nous qui tombons sur ce genre de trucs ?

 

Adain, pour une fois silencieux, regardait le glyphe disparaître lentement sous le soleil. Puis il dit d’un ton bas :

 

— Peut-être que c’est pas un hasard. Peut-être qu’on est censés le retrouver. Et l’arrêter.

 

 Cette nuit-là

 

Les six adolescents furent logés dans une aile protégée du palais. Mais aucun ne dormait.

 

Janaël regardait la lune depuis la fenêtre.

Soudain, le miroir de sa chambre se couvrit de givre. Une silhouette translucide apparut brièvement… les cheveux longs, les yeux blancs.

 

Une voix, douce et glaciale, murmura :

 

> « Héritière du sang mêlé… Tu es la clé. Le cercle va s’ouvrir. »

 

 

 

Janaël recula, le souffle coupé. Quand elle rouvrit les yeux, le

miroir était redevenu normal.

 

Mais son médaillon… était fendu.