Voici ce premier épisode, dites-moi ce que vous en pensez.
PDV Danael
Cette sensation intense de la mort se rapprochant. La première chose à laquelle je pense est Ikael, mon frère. Je ne le reverrai plus jamais. La seule personne qui comptait pour moi. Je l’ai vu pleurer, le jour de la Moisson, quand ils ont tiré mon nom. Il n’avait jamais pleuré. Il était si protecteur, si bienveillant. Lorsque je faisais une bêtise, il disait toujours que c’était de sa faute, pour que je ne sois pas puni. Malgré les conditions de vie misérables du district 12, il était toujours là pour moi, il partageait sa nourriture, il me rassurait…
Je ne le reverrai plus jamais. Et il va assister à mes souffrances en direct.
J’aimerais qu’il soit fier de moi, mais je ne sais pas comment faire. Je ne fais pas le poids, face aux carrières et aux autres tributs. Je suis un peu maigrichon et mal nourri.
Mais Ikael m’a appris à manier l’épée, et ça, cela pourrait m’être utile. On s’entrainait souvent dans la forêt à la limite du district. Mon frère était très pédagogue, et je ne me débrouillais pas trop mal. En quelques mois, je savais me défendre sans problèmes.
Cependant, je sais qu’ici, dans l’arène, cela ne suffira pas. Je ne suis pas un tribut de carrière.
Je jette un coup d’œil vers la corne d’abondance. On m’a maintes fois répété qu’il ne fallait pas que je fonce dans ce qui allait très vite devenir un bain de sang. J’ai toujours eu du potentiel pour transgresser les recommandations.
Au milieu de toutes ces armes, quelque chose me tape dans l’œil. Je regarde plus attentivement, et je la voie.
Un épée. En or.
Elle m’attire comme si elle avait été placée ici pour moi. Le décompte commence à retentir.
« Que les 58èmes Hunger Games commencent ! »
PDV Jadina
Courir. Vers la forêt. La forêt est mon amie. Ne pas se retourner. Courir.
Le bain de sang a commencé. Je suis trop près pour ne pas entendre les hurlements sauvage de ces enfants devenus animaux. Je ne veux pas voir ça.
D’autres semblent avoir adopté la même stratégie que moi : se mettre à l’abri et attendre que ça passe. Derrière, vers la corne d’abondance, un jeune homme vient de s’emparer d’un épée. Elle…brille !
Je me souviens du garçon : c’est Danael, le tribut du District 12. Il n’a aucunes chances de gagner. Pendant la préparation, je me souviens de son courage. Il disait haut et fort qu’il détestait le Capitole, qu’il était prêt à tout pour se rebeller, même un tout petit peu. Moi, je ne peux pas me permettre de penser ça.
Car ma seule chance de gagner ces jeux, c’est le Capitole qui me l’a donnée.
Je cherche du regard Gryf, l’autre tribut de mon district, le 7. Je veux rester avec lui, c’est le seul qui me rassure quand je vais mal, qui peut vraiment me comprendre. Car comme moi, le 7 l’a rejeté et envoyé dans cette arène.
Mais je n’ai pas le temps de le rejoindre, un carrière me fonce dessus. Borth, du district 1, sans aucun doute. Je continue à courir. Il est sur mes traces, avec son énorme pioche plus grande que lui et son regard tueur. Mes jambes me font mal, et je me cache derrière un arbre.
Borth continue sa course, et je respire enfin.
-Borth ! Tu m’attends ? Tu as trouvé quelque chose ?
C’est Reyna, la carrière du 1. Elle se met à courir à son tour, rejoignant son compagnon. Je suis toujours près de la Corne d’Abondance, les autres carrières vont finir par rappliquer. Mais si je bouge, je ne fais pas long feu avec les carrières du district un dans les parages.
Si je reste là, je suis morte. Si je bouge, je suis morte.
Je décide finalement de sortir discrètement de ma cachette et de me diriger vers la direction opposée qu’on prit les carrières. Je dois absolument retrouver Gryf. Et c’est cette idée en tête que je me faufile au travers des arbres.
PDV Ténébris
-La fille du onze est partie pas là ! On la piste ! m’ordonne Razzia.
On s’élance vers sa direction. Elle est maigre, toute petite, une cible facile. On doit tuer le plus de faibles durant cette nuit et laisser les autres carrières s’entre-tuer. C’est notre stratégie, et rien ne pourra la perturber. Cela fait quinze ans que l’on attend cela. Quinze ans de sacrifices et de souffrances, pour avoir un espoir de revenir en héros. On a étudié nos ennemis, et aucuns ne nous arrivent à la cheville. Mis à part peut-être Borth et Reyna. La fille du quatre n’est même pas une carrière, et le garçon n’a pas l’air très coopératif. Ils ne survivront pas.
-Tu crois qu’on a bien fait de ne pas s’allier à ceux du Un ? demandai-je à Razzia.
-Mais oui, ils nous auraient trahis, de toute manière, empoisonnés durant notre sommeil. Tu te grouille ?
-J’arrive, mon amour !