Mon grand retour, avec cette petite fanfiction que je viens de terminer, alors que ça faisait des années qu'elle se cachait au fond de mes brouillons ! J'espère qu'elle vous plaira...
Jadina courait depuis des heures dans cette forêt dense. Pour échapper à quoi ? Sans doute à l’ennui, à la vie, à la douleur, pour lui échapper… Mais il la rattrapait toujours, bien qu’elle continuait de courir.
Elle n’avait pas envie de sillonner, n’avait pas non plus envie d’arrêter, elle n’avait envie de rien, ou plutôt n’avait plus envie. Alors elle continuait, jusqu’à l’épuisement, et même plus…
Elle s’arrêta enfin devant une cascade tombant dans un lac. Elle observa la beauté du lieu avec attention, ne ressentant aucune admiration pour ce sublime spectacle. Cela n’était pas nouveau chez elle, elle n’avait pas ressenti d’émotions positives depuis bien longtemps… Elle continua sa route, continua de galoper à en perdre haleine. Étrangement, elle n’était pas essoufflée, ne ressentait pas la fatigue que d’autres auraient eu.
L’ancienne princesse savait qu’elle avait quelque chose d’anormal, d’inhumain en elle. Elle ignorait à quoi cela était dû. Elle savait juste que l’Émeraudia y était pour quelque chose, mais quel était ce « quelque chose » ?
Elle continuait donc sa course, faisant des sauts périlleux, testant ses pouvoirs, ses nouvelles capacités. Elle s’entraînait avec une férocité particulière, une férocité qu’elle n’utilisait que pour des combats difficiles voire impossibles. Pourquoi donc exploiter cette source de pouvoirs aussi rarement ? Tout simplement parce que cette férocité lui faisait peur. Elle craignait de blesser un de ses amis ou pire, de le tuer. Comme une maladie, elle ne pouvait contrôler cette fureur ardente. Elle devenait une toute autre personne, presque un animal. Elle se muait certes en plus puissante que tous, mais cela la rendait aussi plus dangereuse et sanguinaire que quiconque.
Incontrôlable. Elle était alors incontrôlable.
Ses yeux émeraudes se teintaient d’un vert intense, plus brillants qu’une lanterne, et son regard devenait braise. Elle se libérait donc chaque soir en s’entraînant ardemment aux alentours de leur campement avec plus de férocité qu’une lionne affamée.
Vous vous demandez sûrement depuis quand cette sauvagerie la rongeait. La réponse est très simple, cette bestialité était arrivée en même que sa joie de vivre et ses raisons d’exister l’avaient quittée. Depuis ce triste jour, ce cauchemar éveillé, la magicienne avait perdu toute joie et son cœur s’était changé en une coquille vide…
Enfin, revenons à ce fameux entraînement voulez-vous ?
Elle filait comme l’éclair dans cette forêt, sautant au dessus des arbres, grimpant aux arbustes sans jamais s’arrêter. Elle arriva aux bords d’une falaise. Au lieu de ralentir, elle accéléra, les yeux rivés sur son objectif. Elle sauta, les bras écartés, la scène sembla se passer au ralentit. Elle créa alors un lasso fait entièrement d’éclairs verts et ce dernier partit s’accrocher à la cime d’un gigantesque arbre. Au fur et à mesure qu’elle se rapprochait du sol, le fouet rapetissait pour lui permettre d’atterrir le plus doucement possible, ce qu’elle fit. Sa création s’évanouit alors, mais pas l’agressivité de l’héroïne. Elle refit un tour de la forêt pour se calmer et finit par retomber sur la cascade si lumineuse.
La lumière de ses yeux changea jusqu’à ce que ses pupilles redeviennent deux simples prunelles émeraudes et profondes. Enfin, la braise de ses pupilles disparut et la jeune femme reprit ses esprits. Elle se massa alors le front, testa ses réflexes, voulant vérifier qu’elle n’avait rien fait de mal ou qu’elle n’avait pas forcé avec sa magie. Elle constata avec soulagement qu’elle n’avait vraisemblablement commis de tort à personne, cela la rassura.
Elle regarda à nouveau vers la cascade qui scintillait sous le regard de la lune. Elle examina chaque détail de chaque recoin de la scène qui s’offrait à elle, comme si elle se trouvait face à une scène de crime où elle devait trouver des indices. En l’occurrence, elle ne dénicha rien de suspect malgré ses recherches.
C'était un réflexe chez elle, elle était obligée de tout analyser, de peur d'oublier un détail qui lui serait fatal, tout comme il y a trois ans...
Après son analyse, la magicienne ôta son haut et son bas, ne laissant que ses sous-vêtements verts et ses bottes, puis s'avança vers l'eau. Elle se déchaussa et déposa ses chaussures à la bordure de l'eau. Elle commença par effleurer l’onde du bout de son orteil puis jugea qu'un bain de minuit ne lui ferait pas de mal puis elle y trempa son pied entier. Le second ne tarda pas à rejoindre son jumeau et elle continua à se rapprocher du milieu du lac.
L'eau était fraîche et lui fit du bien. Elle lui arriva bientôt à la taille, puis rapidement au cou. Jadina continua en positionnant ses bras et commença un mouvement de brasse jusqu'au centre du lac. Elle y parvint sans trop d'efforts et entama de longs cercles sur le dos.
Au bout d'une demi-heure de barbotage, elle en eu assez et se dirigea vers le bord. Elle enroula sa cape autour de ses épaules et se sécha avec. Une fois propre et sèche, elle remit sa tenue si particulière. Cette tenue qu'elle n'avait pas beaucoup changé, volontairement, pour ne pas oublier, pour ne pas l'oublier.
Mais même en modifiant sa tenue, même en alternant son caractère, elle ne serait parvenue à l'oublier. Pas même en remodelant son existence entière. Elle étendit sa cape sur la branche d'un arbre pour la sécher et s'adossa à celui-ci. Elle glissa jusqu'au sol et s'accroupit, ses genoux repliés sur elle et sa tête contre le tronc de l'arbre. Elle ferma les yeux, dégustant avec délice ce moment si calme, si silencieux, si reposant...
Soudain, sans qu'elle ne sans rende compte, une larme coula le long de sa joue, roula sur son menton et atterrit sur son genou nu. Une deuxième la suivit, traçant son propre chemin, rapidement poursuivi par une troisième. Un torrent de larmes trop longtemps retenues se déferla sur la fragile princesse. C'était si bon de pouvoir enfin se relâcher, de pleurer à chaudes larmes sans résister…
— Je suis pitoyable... murmura-t-elle entre deux sanglots.
Elle ne s'arrêta pourtant pas, continuant de déverser toutes les larmes de son corps.
Alors qu’elle sanglotait en silence, des paroles de Razzia et Shimy lui revinrent en mémoire, des paroles prononcées la veille du désastre. Elle se souvint de l’endroit, de l’ambiance, et de tous les mots prononcés ce jour-là. Les six Légendaires étaient devant des ruines, des statues cassées et recouvertes de mousse, le tout entouré de hauts arbres et d’une luxuriante verdure. Razzia avait rapidement inspecté les lieux et avait averti :
— Un temple… Érizé à la gloire des dieux…
Ses paroles avaient été suivi d’un silence pesant. Shimy s’était alors de la tête d’une des statues et l’avait regardée avec un profond mépris. Elle l’avait jetée avec toute la violence dont elle était capable et la sculpture était allée se briser contre le buste d’une des statues.
— Les dieux… Maudits soit-ils ! s’était-elle écriée.
Jadina réfléchit à ses paroles, mais elle partageait l’avis de son amie. Les dieux leurs refilaient à chaque fois leurs immondices et ne les avaient jamais aidé pour quoi que ce soit. La princesse ressentit une profonde colère envers eux et se mit à s’écrier :
— Pourquoi ?! hurla-elle vers le ciel. Pourquoi m’avoir faite ça ?! Pourquoi lui ?! Pourquoi avoir détruit ma vie… se lamenta-t-elle auprès des dieux.
Elle enfouit son visage entre ses bras et se remit à pleurer.
Enlever son masque de forte tête pour un soir, une nuit, crier l’injustice du monde à ses créateurs.
Elle pleura tant et tant qu’elle finit par s’endormir, la tête posée sur ses genoux.
◊
Ses cris, pareils à une déchirure, parvinrent aux oreilles d’un fantôme. Un fantôme qui, contrairement aux autres, était devenu un dieu, ou plutôt une déesse.
Jadilyna, après avoir incarné l’esprit protecteur du bâton aigle, s’était retirée du monde suite à la destruction du mystique objet. Les dieux, voyant en elle un courage et un dévouement sans faille à sa patrie, lui avaient proposée de devenir une déesse. N’ayant rien de mieux à faire, elle avait accepté. Devenue déesse d’Orchidia, son travail était de veiller à ses habitants, leurs activités, leur production de jade et tout ce qui pouvait concerner la ville.
Entendre l’ancienne princesse de son pays souffrir à ce point lui fit aussi mal que si elle était à la place de la magicienne de jade. Elle prit quelques secondes de réflexion puis partit voir Aube et Crépuscule, les dieux respectifs du passé et de l’avenir. Elle leur exposa la situation en quelques mots :
— Je dois l’aider, je ne peux pas la laisser ainsi, conclue-t-elle.
— Et bien si tu penses que tel est ton devoir, agis. Qu’est ce que nous venons faire dans cette histoire ? demanda Aube.
— Je suis venue voir Crépuscule, expliqua-t-elle en se tournant vers le dieu. Tu peux lire l’avenir n’est ce pas ?
— En effet, mais je ne vois toujours pas le rapport, répondit-il confus.
— Dis-moi ce qu’il se passera si je n’interviens pas, ordonna-t-elle d’une voix douce mais ferme.
Crépuscule se concentra quelques secondes puis releva la tête pour annoncer :
— Eh bien, ta princesse risque fortement de perdre tout espoir et de commencer à se demander si la vie vaut la peine d’être vécue. Elle est en pleine dépression et…
Avant qu’il n’ait pu terminer sa phrase, Jadilyna s’était volatilisée.
Elle allait aider Jadina, et personne ne pourrait l’en dissuader. Jadilyna rejoignit ses appartements en quelques enjambées et alla se poster sur son balcon. Elle déploya ses ailes émeraudes et prit son envol. Une fois dans les airs, elle ouvrit un portail et le traversa.
La déesse se retrouva au dessus d’une forêt. Elle aperçut au loin un campement de fortune à l’entrée de cette dernière. En tournant la tête, Jadilyna discerna une clairière lumineuse avec une magnifique cascade. Elle s’approcha avec la plus grande discrétion, et c’est à ce moment précis qu’elle la vit.
Une jeune fille se tenait là, adossé au tronc d’un grand chêne. Elle dormait, mais une mine sombre envahissait son visage même dans son sommeil.
Voir l’ancienne princesse de son royaume aussi malheureuse finit de convaincre Jadilyna.
La gardienne d’Orchidia, toujours dans les airs, pointa son index vers l’endroit où se tenait Jadina. Un forme commença à se dessiner. Désormais, c’était un jeune garçon qui se trouvait là.
En un éclair vert silencieux, Jadilyna disparut, le sourire aux lèvres.
◊
Danaël s’était trouvé il y a à peine quelques secondes avec…
L’ancien Légendaire réfléchit mais rien ne lui vint à l’esprit. Pourtant, il était persuadé d’avoir été avec plusieurs personnes juste avant d’être téléporté dans… Où ça d’ailleurs ?
Danaël se mit à observer les alentours. Il se trouvait dans une forêt à la verdure luxuriante et aux hauts arbres aux troncs épais. Un lac accompagné d’une cascade lumineuse embellissait la clairière où il se situait. Malgré la beauté du paysage, une seule chose retint son attention. Au pied d’un grand chêne, adossé au buste de bois, se tenait pour le chevalier la personne qui comptait le plus au monde.
Endormie, il la trouvait plus séduisante encore.
Il fit un pas vers elle.
Sans son auréole.
◊
Une légère brise chatouilla la joue de Jadina. La tête lui tournait. Où était-elle déjà ? Oh mais oui ! La vérité la frappa comme un éclair. Elle était au pied d’un chêne en pleine forêt. Et devant elle se trouvait… Danaël ?!
La princesse cligna des yeux. Une fois, deux fois.
Rêvait-elle ? Cela devait forcément être un rêve. Elle délirait, elle en était persuadée. Pouvait-elle seulement avoir le droit d’espérer revoir un jour son fiancé ?
Elle se releva et marcha vers le chevalier, sans se poser la moindre question. Ils se regardèrent pendant plusieurs minutes, l’un fixant l’autre, l’autre fixant l’un.
Pas un bruit, rien, à peine une brise.
Puis, une parole, un souffle, prononcée par la princesse :
— Je te croyais mort…
Long silence, suivit de quelques mots :
— Oui, moi aussi. Pourtant je suis bien là, répondit-il dans un murmure.
Jadina n’hésita plus. Elle s’élança. Elle courut, et se jeta dans les bras de Danaël. Elle pleura, il sanglota. Peu importait, ils étaient à nouveau réunis, plus rien d’autre n’avait d’importance. Ils restèrent un long moment enlacés en silence. Puis, presque à regret, ils s’écartèrent pour s’observer. Tous deux avait beaucoup changés depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, même si l’un des deux n’en avait pas conscience.
Danaël n’osa pas l’avouer à Jadina, mais il ne comprenait absolument pas comment tout ceci était possible. La dernière chose dont il se souvenait était qu’Anathos s’était emparé de son corps pour détruire Alysia en utilisant la clé elfique portant sa marque. Combien de temps s’était écoulé depuis ce terrible jour ?
Mais surtout, comment se faisait-il qu’il soit en vie ? Anathos l’avait tué en prenant son enveloppe charnelle, il le savait, il l’avait ressenti. Une infinie douleur, l’impression que son être entier se déchirait de toutes parts, ce qui avait sûrement été le cas. Tout cela, il l’avait éprouvé lorsque l'être démoniaque avait pris possession de son corps pour assouvir ses apocalyptiques desseins.
Jadina ne voulait pas penser à tout cela, elle se le refusait. Danaël était là, avec elle, et c’était tout ce qui importait, ici et maintenant.
— Tu m’as tellement manquée mon amour, souffla l’ancienne monarque au creux de l’oreille de son chevalier.
— Toi aussi princesse.
— J’ai tant de choses à te dire, commença la jeune fille.
Elle s’apprêtait à s’élancer dans un long discours résumant les dernières années qui s’étaient écoulées depuis la mort de son bien-aimé, mais stoppa son entrain. L’ancien faucon d’argent la fixa de ses beaux yeux océans, n’attendant rien de plus que la douce mélodie de sa voix. Sauf que Jadina hésitait. Pourquoi donc ? Parce qu’au fond elle savait. Elle savait pertinemment que tout ceci n’était qu’illusion.
Les morts ne revenaient pas à la vie, c’était impossible.
Danaël allait disparaître d’une minute à l’autre, elle en était certaine. Alors, elle préféra éclipser toute discussion futile et se contenta du plus important.
— Je t’aime, lâcha-t-elle simplement.
Être touché par ces mots ne suffisait pas à décrire ce qu’éprouva le chevalier à cet instant. C’était comme si un feu immense venait d’embraser son cœur, comme si une tornade de bonheur venait de balayer son être entier, lui procurant un frisson dont il se délecta autant que possible.
— Je t’aime aussi, répondit-il donc.
C’était une promesse solennelle, une vérité absolue que les deux héros conclurent d’un long baiser passionné. En réalité, ces simples mots étaient tout ce qu’il fallait. Rien ne les égalait. Ils étaient purs et vrais, tel un diamant à son état le plus brut, avant que l’on ne passe des heures à le polir pour le rendre parfait.
L’amour n’était pas parfait, les deux héros ne le savaient que trop bien.
Jadina étreignit aussi fort qu’elle le put son précieux chevalier, et l’intéressé le lui rendit plus puissamment encore. Les minutes passaient, sans qu’aucun des deux ne brise le silence qui s’était établi. Remarquez, ils n’avaient jamais eu besoin de grands discours pour communiquer. Un regard, un simple geste… c’était tout ce dont ils nécessitaient pour se comprendre.
— Danaël… murmura tout de même la princesse déchue. Ne m’oublie pas, s’il-te-plaît…
— Jamais je ne le pourrais, lui promit-il, presque scandalisé qu’une idée pareille puisse trouver son chemin jusqu’aux méandres de son cerveau. Je ne peux pas oublier la personne que j’aime le plus au monde…
— Tu me manques tu sais… Tu me manques tant… se confia la jeune fille.
Elle ignorait si tout cela n’était qu’un rêve ou bien une hallucination. Peu importait au fond. Tout ce dont elle requérait, c’était de se livrer au véritable Danaël, et il était là. Peu chalait la forme qui lui faisait face ; c’était lui, aucun doute n’était permis.
— Je suis là princesse, je serais toujours là… répliqua le jeune homme, un brin étonné par la tristesse qui faisait chavirer la voix de son aimée.
— Mais tu vas partir, et je serais seule à nouveau… se mit à sangloter sans le vouloir la magicienne aux pouvoirs de jade.
Il y avait peu de choses qui déroutait le chevalier à l’épée d’or, et qui lui donnait envie de réduire le monde en cendres, mais les pleurs de sa princesse en faisait partie. Immédiatement, il captura les larmes qui roulaient sur le visage de sa fiancée dans de légers baisers, aussi doux qu’un nuage.
— Jadina, ne pleurs pas… Tu n’es pas seule, tu m’as moi, nos amis… Je ne t’abandonnerai jamais.
Le cœur de l’héritière de Jadilyna était en proie à un tourbillon de questionnements. Elle avait toujours trop réfléchi, alors depuis que son amant avait été tué… Sa tête ne se reposait jamais. Quant à l’ancien faucon d’argent, tout n’était que brouillard. Il sentait que quelque chose lui échappait, lui qui avait toujours eu l’esprit si vif. Mais que cela pouvait-il bien être ? Cependant, dans toute cette brume, une chose était claire pour lui, alors il la murmura à sa bien-aimée :
— Je suis persuadée que nous serons amenés à nous revoir princesse… Personne ne peut nous séparer, pas même les dieux…
Jadina eut très envie de laisser fleurir cet élan d’espoir dans sa poitrine. Quelque chose au fond de son âme lui indiquait, non… lui jurait que ce qu’osait prononcer son fiancé était véridique. Elle sourit, aussi mélancoliquement qu’avec alacrité.
— Je te fais confiance Danaël.
Son interlocuteur lui rendit son sourire avant de l’embrasser une dernière fois.
Lorsque la princesse rouvrit les yeux, son amant n’était plus là. Il s’était envolé avec la brise nocturne, évadé dans ce ciel trop lointain pour elle. Les larmes se mirent à couler au bout de quelques secondes à peine, mélange de joie de l’avoir revu, tristesse de l’avoir perdu de nouveau, incompréhension face à cette clairière désormais vide…
Rien n’avait de sens.
La jeune princesse magicienne s’écroula au sol et hurla désespoir, allégresse, frustration…
Là, au bout milieu de cette forêt perdue sur Alysia, Jadina était seule.
Seule et perdue.