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Fanfictions

Un rêve pour Noël 🌿💙

Photo d'illustration de Kristine Therese sur Pinterest 

 

               Un rêve pour Noël

 

La journée s'annonçait mouvementée. Aujourd'hui, c'était Noël. De quoi ravir Nadia et Aidan, cinq ans. Le soleil était à peine levé, et les deux petits dormaient, leurs doudous enveloppés autour de chacun. Nadia, qui fut la première à être pleinement réveillée, se mit sur un coude et chuchota à son frère : 

 

— Aidan ! Réveille-toi ! C'est Noël !

 

Aidan, à qui les cheveux tombaient sur les yeux, ronchonna un peu. 

 

— Nadia... Il est huit heures ! 

— Le papa Noël est passé ! 

 

À peine avait-elle prononcé ces mots, que le petit garçon se redressa complètement, les paupières bien ouvertes. 

 

— Oh oui ! Allons réveiller papa et maman ! 

 

Leurs pantoufles traînant par terre, les jumeaux dévalèrent le couloir, se bousculant parfois. Ils entrouvrirent doucement la porte de la chambre où Jadina et Danaël dormaient. Jadina était blottie sous la couette, le front dépassant seulement, recluse contre l'épaule de Danaël, qui passait son bras sur sa taille. Ils étaient bien, mais les deux enfants n'en avaient que faire. Aidan monta sur le lit, du côté de son père, et lui murmura à l'oreille : 

 

— Papa... Debout ! C'est Noël ! 

— Mmm... Encore cinq minutes... marmonna Danaël, encore dans son sommeil. 

 

Nadia essaya avec sa mère : 

 

— Maman... Le papa Noël est passé ! Vite ! 

 

Jadina ouvrit faiblement les yeux, chatouillée par les mèches blondes de sa fille, penchée au-dessus de son visage. 

 

— Nadia... Tu sais, le papa Noël, il donnera les cadeaux ce soir, quand tout le monde sera là ! 

— Qui ça ?

— Bah, ma chérie, tu sais très bien que ce soir, Gryf, Shimy, Razzia et Ténébris viennent avec Shain et Amy ! 

— Ah... Bah non je savais pas... 

 

Le visage de la petite fille afficha une moue triste. 

 

— Donc là, on a pas de cadeaux ? 

— Non ma puce. Ce soir, la rassura Jadina, en caressant sa joue. 

 

Aidan, qui avait entendu, avait déjà chassé cette information. Il monta sur le torse de son père. 

 

— Papa ! Debout ! Maman doit tout cuisiner pour ce soir ! 

— Mmm...

— Tu vas aider maman !!! râla le petit. 

 

Danaël souleva Aidan rien qu'à la force de son bras, et le posa sur les fesses par terre. Puis, il passa son bras autour du ventre de Jadina, et la rapprocha de lui avec fougue. Si fougueusement qu'elle laissa échapper un petit cri de surprise. Il la bloqua, son dos contre son torse, et enfouit son visage dans sa nuque. Jadina posa sa main sur la joue de son mari, et l'embrassa tendrement. 

 

— Bonjour, mon amour, lui souffla-t-elle. 

 

Un large sourire se dessina sur les lèvres du chevalier. 

 

— Bonjour, ma belle. Bien dormi ? 

— Oui, jusqu'à ce qu'ils viennent nous secouer ! ria-t-elle. 

— Je suis d'accord ! Mais cela dit... 

 

Il embrassa à son tour sa femme. 

 

— Joyeux Noël, ma reine. 

— Dan' ! Ce n'est pas encore l'heure ! Et puis, c'est lorsqu'on donne les cadeaux qu'il faut le dire ! 

— C'est une parole tellement précieuse, qu'elle n'attend pas pour une femme incroyable comme toi... 

— Arrête... 

 

Jadina se dégagea lentement, presque d'une façon féline, pour se faire désirer. 

Danaël la regarda se lever, d'un regard qui en disait long sur ce qu'il pensait. Il aimait sa femme. Ce n'était pas un scoop. Ses longs cheveux bruns qui descendaient en cascade sur ses épaules, légèrement décoiffés, et sa chemise de nuit qui lui descendait à mi-cuisses... Tout chez elle aspirait la beauté féminine. Il fut coupé dans sa contemplation par Nadia et Aidan, qui le secouèrent vivement. 

 

— Papa !!! Allez debout ! 

— Ok ok je me lève ! 

 

De sa grande carrure, il se leva entièrement, ce qui fit tomber Nadia en boule sur le lit. 

 

— Allez les enfants ! On a du travail aujourd'hui ! déclara-t-il. 

 

***

 

Pendant que Nadia et Aidan s'amusaient à cuisiner avec leur mère, Danaël mettait la table. Tout à coup, Nadia chuchota à sa mère : 

 

— Maman ? Pourquoi on a pas de petit frère ou de petite sœur ? 

 

Jadina fit maladroitement tomber le moule qu'elle tenait, ce qui attira l'attention de Danaël. Quand il parvint à elle, elle était rouge tomate. 

 

— Chérie, qu'est-ce que tu as ? 

— Rien rien... Je... 

— On demandait à maman pourquoi on avait pas de petit frère ou de petite sœur ! répéta Aidan, tout fier de lui. 

 

Les joues de Danaël virèrent au rouge comme Jadina. 

 

— Euh... Eh bien... C'est parce que... Papa et maman n'en veulent pas. Tout simplement ! tenta le blond. 

— Oui voilà. Vous êtes bien assez épuisants comme ça ! plaisanta Jadina. 

— Mais, on ferait de supers grand frère et grande sœur ! Promis ! supplia Nadia. 

— Oui ! On jure sur la tête de nos peluches ! renchérit Aidan. 

— On n'en doute pas, mes trésors ! Seulement, c'est beaucoup de responsabilités. Et on a assez de vous ! 

 

Les deux enfants ne continuèrent pas ; ils se contentèrent de hocher la tête et d'aider leur mère. Tout à coup, Nadia et Aidan eurent envie d'aller jouer dans la neige. Danaël se chargea de les habiller chaudement, et après leur avoir déposé un bisou sur le front de chacun, ouvrit la porte et les jumeaux se jetèrent dans la neige, qui recouvrit leurs manteaux noirs de blanc. 

Tandis que Jadina déposait ses assiettes de mets sur la table, Danaël fit mine d'aller chercher quelque chose dans la cuisine, mais à l'inverse, il enlaça Jadina par-derrière. 

 

— Chéri ! On est pressés ! soupira-t-elle sans pour autant se dégager. 

— Tu te rends compte... Ils réclament déjà une petite sœur ou un petit frère... 

— Oui... Le pire, c'est qu'ils ne sont pas les seuls à y songer... 

 

Danaël la tourna vers lui, souleva son menton pour qu'elle le regarde. 

 

— Attends... Tu y penses ? 

— Je... Non. Oublie. 

 

Elle compta se dégager, mais Danaël l'immobilisa contre le plan de travail, ses deux bras l'emprisonnant. Mais ses yeux verts émeraudes fuyaient les siens, bleus. 

 

— Ma beauté... Tu sais que tu peux me le dire. Tout ce que tu veux ! Jamais je ne te jugerai, lui murmura-t-il, plus sincère que jamais. 

— Ce n'est pas ça... C'est d'avouer un désir irréalisable qui m'effraie. 

— Mon cœur, il n'est pas irréalisable ! 

— Je, je ne sais pas... 

 

Danaël ne l'avait jamais vue ainsi. Effrayée. Intimidée. Et pourtant si déterminée. 

 

— Jadina. Ma chère et tendre femme... Dis-moi. Rêverais-tu d'avoir un troisième enfant ? 

 

Jadina releva les yeux, surprise par son ton si doux et confiant. Ses lèvres voulurent aligner ne serait-ce que deux mots, elle se ravisa. Au lieu de ça, elle passa ses deux bras autour de la taille à Danaël, et enfouit sa tête contre son torse. Elle inspira profondément, et osa dire :

 

— Oui. J'en veux un autre. Je veux pouvoir bercer un autre bébé, retomber enceinte... Désolée... J'ai l'impression que c'est égoïste... 

— C'est tout sauf égoïste mon amour, lui chuchota Danaël en caressant sa joue. 

— Je... J'ai l'impression que j'en veux toujours plus. Je ne voulais pas te le dire, parce que j'avais peur de passer pour une fille qui n'en a jamais assez. On a déjà Nadia et Aidan, et c'est déjà beaucoup de travail. Alors... Vouloir un troisième bébé... C'est une épreuve pour notre couple... Je, je ne veux pas tout gâcher Danaël... 

 

Un filet de larmes coula sur la joue de Jadina, mais Danaël l'essuya avec une infinie tendresse. Tout doucement, il approcha son visage du sien. Lentement, pour lui laisser le temps de reculer si elle le voulait, mais elle ne le fit pas. Alors il l'embrassa. Pas pour la consoler. Pour lui faire comprendre que par-dessus tout, il l'aimait. C'était la promesse silencieuse d'un homme éperdument amoureux, qui ferait absolument tout pour rendre sa femme heureuse. 

 

— Ma princesse... Tu ne gâches rien du tout. Au contraire, tu embellis notre vie. Tu as embelli la mienne en m'offrant deux magnifiques enfants, une promesse d'avenir en acceptant d'être mon épouse. Tu peux tout me demander. Tout. Et je t'aime de tout mon cœur. Si tu désires un autre enfant, eh bien, je suis d'accord. Parce que ton bonheur, c'est aussi le mien. 

 

Un rire nerveux s'échappa de la bouche de Jadina, et elle le serra encore plus, ses yeux ruissellant de larmes joyeuses. 

 

— Merci... Merci Danaël... 

— Je t'aime, mon cœur. 

— Moi aussi, mon amour. 

 

***

 

Gryf, Shimy, Ténébris et Razzia étaient arrivés plus tard. Tous les Légendaires étaient réunis. Jadina avait pris Ténébris à part, pour lui faire part de son projet. Ténébris promit de garder le secret de sa sœur. Puis, vint le moment des cadeaux. Nadia et Aidan, ainsi que Shain et Amy, âgés de 8 et 9 ans, sautillaient d'excitation. Pourtant, aucun cadeau n'attendait sous le sapin. Normal, le Père Noël n'était pas encore passé. Mais il allait bientôt arriver. En effet, Jadina demanda à Shimy d'occuper les enfants, pendant qu'elle et Danaël s'isolaient dans leur chambre. Une fois la porte fermée à clé, Jadina sortit le petit sac de déguisement de Père Noël. Danaël saisit la barbe, le costume rouge... Le voilà déguisé en Père Noël. Avec Jadina, ils avaient eu l'idée de le déguiser pour rencontrer les enfants. Jadina ajusta la barbe, le bonnet, puis se recula, et ne put contenir un fou-rire. 

 

— Si tu voyais ta tête ! 

— Merci pour ces encouragements ! ria Danaël. 

— Tiens. Le sac de cadeaux. 

— Allez. Souhaite-moi bonne chance. 

— Oublie pas de lever les pieds au niveau du grillage. Pour ne pas tomber. 

— Oui oui ! Allez, j'y vais ! 

 

***

 

Dans le salon, tout le monde attendait. Les jumeaux n'avaient même pas remarqué l'absence de leur père. Jadina et Gryf se chargeaient de les occuper. Quand tout à coup... 

 

Toc toc. 

 

— Maman ! C'est qui ?! s'exclama Nadia en tirant la robe de sa mère. 

— Je ne sais pas, ma puce. On va aller ouvrir ! 

 

Main dans la main avec ses enfants, elle ouvrit lentement la porte. 

 

— Oh Père Noël ! Vous êtes là ! Entrez donc ! 

 

Danaël — en père Noël — entra, imitant la voix de la légende, sous les regards éberlués des enfants. 

 

— Nadia et Aidan, si je me souviens bien ? leur dit Danaël en s'agenouillant à leur hauteur. 

— Ou, oui papa Noël ! Moi c'est Nadia ! 

— Et moi Aidan ! 

— Bien bien. Vous avez été sages cette année les enfants ? 

— Oh oui très ! 

 

Jadina dissimula un petit rire sous sa main. Bien sûr, pensait-elle. 

 

— Dans ce cas, voici vos cadeaux, les enfants ! 

 

De son sac il sortit au moins dix paquets chacun. Les deux petits restaient émerveillés. Puis, Danaël se releva, et s'approcha de Jadina. Son regard à elle était interrogateur. 

 

— Il en reste encore un, pour vous, belle jeune femme. 

 

Il tenait dans son gant un écrin noir, enrobé d'un ruban doré. 

 

— Il me parvient de votre mari. Il m'a dit qu'il tenait à ce que sa femme soit récompensée de ses nombreux efforts, pour leurs enfants et pour lui. 

 

Jadina le saisit lentement, étonnée de cette attention que Danaël lui avait cachée. 

 

— M, merci infiniment. Mon mari est vraiment un homme incroyable ! 

 

Danaël se tourna et marcha en direction de la porte. 

 

— Joyeux Noël à tous ! 

 

Nadia, Aidan, Shain et Amy saluèrent encore une fois le Père Noël, et il quitta la maison. 

 

***

 

Danaël terminait de retirer son costume et le rangea soigneusement. Il serait bête que les enfants tombent dessus. Il sortit de la chambre, et trouva les enfants en train d'ouvrir leurs cadeaux, et découvrir les jouets qu'ils avaient demandés. Puis, une main chaude vint envelopper la sienne. À son doigt se trouvait une nouvelle bague, ornée d'une pierre verte émeraude. 

 

— Tu ne faisait pas partie du plan, ça, dit-elle en lui montrant la bague. 

— C'est à ça que ça sert, les surprises ! 

— Merci beaucoup... Ça me touche énormément. 

 

Ils se serrèrent encore une fois, quand Jadina lui tendit un petit paquet. 

 

— Moi aussi j'ai ma propre surprise.

 

Incrédule, il y trouva un bracelet avec des petites plaquettes où étaient inscrits les prénoms de leurs enfants et les leurs. Il le glissa sans plus attendre à son poignet, avant de la remercier. Nadia et Aidan froncèrent les sourcils. 

 

— Papa ? Pourquoi tu remercies maman pour ton cadeau ? C'est le papa Noël qui te l'a donné ! 

— Je remercie votre mère de m'avoir offert le plus des cadeaux, confia-t-il en les prenant dans ses bras.

— Ah oui ? Et lequel ? 

— Une famille. 

 

                               FIN