Ou le chapitre où on apprend ENFIN le nom du médecin 

J'ai pas eu beaucoup de temps pour ecrire ce chapitre, j'ai peur qu'il soit plus court que les autres :')) (et Rad je me suis pas relue pour les fautes 

Toujours TW pour la sante mentale ca change pas 

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The man that I love sat me down last night
And he told me that it's over, d*mb decision
And I don't wanna feel how my heart is rippin'
In fact, I don't wanna feel, so I stick to sippin'
And I'm out on the town with a simple mission
In my little black dress and this sh*t is sittin 

Just a heart broke b*tch, high heels six inch
In the back of the nightclub, sippin' champagne

 

We can be heroes 3 - Fuite

 

Halan passa les deux semaines qui suivirent à récolter des informations sur les Légendaires de façon presque obsessionnelle. Il aurait pu réciter par cœur les moindres déplacements des Légendaires depuis leur formation, probablement mieux que les Légendaires eux-mêmes, mais cela ne l'empêchait pas de se heurter à des difficultés de taille. 

Après quelques soirs dans les tavernes sombres de la ville à interroger les contacts fortement alcoolisés pour leur soutirer des informations, Halan et l'elfe apprirent que les Légendaires étaient dans le monde elfique. Le seul problème, c'est que personne n'avait de clé elfique, le médecin ayant voyagé avec un ami qui était reparti à Astria. Halan ne pouvait pas demander la clé elfique à son père sans éveiller les soupçons, et les personnes qui en possédaient une se comptaient sur les doigts d'une main à Sabledoray. 

Mais ce n'était pas une raison pour le prince d'abandonner, au contraire. Il se mit à échafauder des plans plus complexes les uns que les autres pour voler celle de son père, chercher les autres clés avec l'aide de son compagnon qui arrivait à détecter la magie elfique grâce à des rituels compliqués. 

Un soir, la chance leur sourit. La saison des bals avait repris, et Halan insista pour y aller, dans le but de récolter des informations chez les nobles d'Alysia. Il poussa l'elfe à venir aussi, regrettant qu'il ne puisse pas changer d'apparence comme Käj le pouvait. 

Le soir tombait sur le palais, et l'elfe n'était toujours pas arrivé au bal. Ils avaient convenu de ne pas s'y rendre ensemble pour ne pas éveiller les soupçons, mais Halan avait beau détailler du regard les personnes présentes, pas de grand elfe aux cheveux blancs. 

Une jeune fille attira son attention. Cheveux couleur de neige tombant gracieusement autour de sa nuque sombre, robe bleue nuit qui mettait superbement en valeur son oeil bleu. Elle était grande, un port de tête princier et des oreilles- 

... des oreilles d'elfe. Des longs cheveux blancs. Un seul oeil apparent. Par les dieux, t'es VRAIMENT aveugle, mon vieil Halan. 

Le prince s'approcha de la jeune fille, non, jeune homme. Bref, le médecin. Elle -il, Halan, il- le reconnu et l'entraina à l'écart, s'attirant les regards jaloux des jeunes courtisants qui dévoraient la jeune fille des yeux. 

-Par les dieux, qu'est-ce que c'est que ce déguisement ? s'exclama Halan, toujours sous le choc, une fois qu'ils furent seuls. 

-Ça me semblait la meilleure option, personne ne pourrait me reconnaître. Il ajouta avec un sourire en coin : Avoue que tu t'es fait avoir aussi, hein ? 

Halan grogna, les joues légèrement rosies.

-Ah, mais c'est que je te fais de l'effet, cher prince ?

-Pitié. 

-C'est excessivement amusant de voir tous ces jeunes hommes s'extasier sur mon apparence, honnêtement. Tu as bien fait de me trainer jusqu'ici. Malheureusement, ils étaient trop occupés à me baver dessus pour me donner des informations intéressantes, pour le moment. Il me faudrait encore un peu de temps, histoire de les cuisiner sur cette histoire de clé, mais ça m'a l'air bien parti. 

-…

-Et toi, des renseignements intéressants ? Et oui, j'ai utilisé du maquillage pour cacher mes tatouages, apprends à formuler des phrases au lieu de fixer mon visage comme ça. Je sais que tu me trouves très belle, mais on a des choses plus importantes à faire. 

-Je ne-

-Ce charmant comte bidule m'appelle, je te laisse. 

Halan le fusilla du regard et retourna dans la salle principale, à la recherche de quelqu'un à interroger. Il vit une elfe aux cheveux blonds bouclés et aux yeux écarlates, mais elle semblait trop autoritaire et impassible pour qu'il en tire quoi que ce soit. Il finit par discuter avec quelques nobles, qui n'avaient manifestement pas d'autre conversation que la mystérieuse elfe en robe bleue qui attirait les regards. Bravo, quelle discrétion, pensa-t-il ironiquement. 

La soirée trainait en longueur, Halan était seul, personne n'avait quoi ce soit à dire sur les clés elfiques. Il sortit à l'extérieur, étouffant dans la salle surpeuplée. Il descendit les marches de marble blanc et s'aventura dans le jardin. Il faisait froid, et il était vraisemblablement seul dehors. La lumière de la lune se reflétait dans un étang au fond du parc, et il s'assit au bord de l'eau. 

Il pleura. Plus qu'il ne l'avait jamais fait pendant les deux dernières semaines. Le médecin n'était pas la pour retenir Halan de s'effondrer, et il se noyait dans ses larmes, dans l'eau du lac, dans le reflet de la lune, laissant toute la peur, toute la solitude, tous ses sentiments incruster chaque cellule de son corps. 

Il cria. Il voulait crier assez fort pour que sa mère, Jadina et Käj entendent combien il souffrait de leur absence. Il hurla jusqu'à ce que son corps et ses cordes vocales n'en puissent plus. 

Il se laissa tomber sur le sol à bout de forces. Il fixa la surface du lac. Les vagues formées par la brise murmuraient à ses oreilles, introduisant de leurs jolis soupirs des sombres pensées dans la tête d'Halan. Il voulait arrêter de penser. Il voulait arrêter de ressentir ces sentiments. 

Les voix spiralaient dans sa tête de plus en plus sombrement, quand des bruits de pas interrompirent le silence. 

Le médecin se tenait, debout au dessus de lui. Il lui tendit un main pour qu'Halan se relève. Le prince ne réagît pas. L'elfe s'agenouilla, le prit par les aisselles et le souleva avec une force étonnante. Il le traina jusqu'au carrosse princier, sans un mot. Halan s'endormit, et retrouva ses esprits une demi heure après. 

-Où suis-je ?

-Ah, le prince au bois dormant se réveille enfin ! sourit narquoisement l'elfe. 

-J'ai mal à la tête, gémît ledit prince. 

-Il ne fallait peut être pas boire autant de champagne pendant la soirée. 

-Mh.

-Bref, contrairement à toi, je n'ai pas passé la soirée à me saouler et déprimer. Il interrompit Halan qui essaya de protester: Inutile de nier, tu étais dans un état déplorable. Enfin. J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer ! La délégation elfique repart demain, et la cheffe a accepté de nous faire passer en même temps qu'eux. 

-On part demain ?

Le médecin aquiesca. 

 

Les deux jeunes hommes se levèrent à l'aube, ce matin-là. Ils avaient préparé précipitamment leurs affaires, et, alors que le soleil se levait sur le palais, ils s'enfuirent. 

Le médecin, toujours déguisé en la jeune elfe d'hier soir, se présenta aux elfes de la délégation. Halan, enfoui sous une lourde cape, fut présenté comme son fidèle servant. La cheffe, qui se révéla être l'elfe blonde autoritaire d'hier soir, activa la clé. 

Un portail, éblouissant de lumière, apparu devant eux, et ils le traversèrent. Il semblait à Halan que des mains invisibles le prenaient par la taille, l'entrainant en avant, ballotté et compressé dans tous les sens. Il avait la nausée. 

Sur Astria, il faisait presque nuit, le soleil se couchait, rougeoyant. L'air avait une sensation légèrement différente, un goût à la fois sucré et métallique. Il aurait juré que c'était l'odeur qu'il sentait quand son compagnon faisait ses rituels de détection de magie elfique. Voilà, se dit-il, une odeur de magie. Si pour lui, l'odeur lui semblait lourde, saturée, presque écoeurante, les elfes semblaient au comble du bonheur. Ils affichaient tous un franc sourire, l'air de dire Enfin chez nous. Halan, toujours secoué par le voyage dans le portail qui l'avait malmené, salua légèrement les elfes en se retenant de vomir.  

Il se tourna vers son acolyte et ils se sourirent franchement, heureux d'avoir enfin atteint leur but. 

Ils allèrent dans la forêt pour se changer à l'écart des regards et ressortirent pour essayer de trouver un village ou des habitants. Ils n'avaient aucune idée d'où ils pouvaient être, et les paysages plats et déserts ne les aidaient pas à se repérer. 

La nuit tombait rapidement, et bientôt ils s'inquiétèrent de trouver une endroit où dormir. Ils avaient pris des vivres et de quoi monter un camp, et plus les minutes passaient plus ils se rendaient compte que personne ne viendrait pour les empêcher de s'installer dans leurs champs. Ils montèrent une petite colline, le seul point en hauteur de la plaine. 

La-haut, ils avaient une vue d'ensemble sur le paysage. Un petit village s'étalait à quelques kilomètres, trop loin pour espérer y parvenir avant la nuit. Ils se résolurent à camper sur la colline.  

L'elfe fit un feu, déballait les vivres, tandis qu'Halan essayait tant bien que mal de dresser la tente. Après une longue série de tentatives, il se redressa, lançant un regard victorieux à son ami. Il avait l'air si fier de lui-même que celui-ci n'eut pas le coeur de lui dire que la tente penchait avec un angle inquiétant. 

Le prince semblait si heureux d'être ici, libre, qu'il ne pouvait restreindre son excitation, courant au milieu des hautes herbes en riant et s'émerveillant de tout et n'importe quoi. L'elfe avait l'impression de voir l'enfant qu'il avait été, avant qu'il ne soit consumé par la pression du devoir princier et de la disparition de ses proches. Voir Halan comme cela lui semblait infiniment plus intime que toutes leurs discussions. Il aurait voulu qu'il garde ce sourire pour toujours, l'empêcher de sombrer comme il l'avait faut hier soir, comme il l'avait fait la veille de sa venue, et toutes les autres fois. 

La nuit était noire, maintenant. Halan retourna pres du campement, se lovant au coin du feu, enroulé dans sa cape. Il prit le bol que l'elfe lui tendait, un plat traditionnel d'Astria. Les saveurs etaient nouvelles pour le prince, et ses yeux deja brillants de joie s'émerveillaient plus à chaque bouchée. L'elfe supposa que son plat était bon. 

Ils mangèrent en silence, et profitèrent du feu après le repas. Assis dans l'entrée de la tente, fixant les flammes, ils commencèrent à discuter. Sentant la fatigue lui piquer les yeux, Halan se leva pour aller dormir. Il se tourna vers son compagnon :

-J'ai une dernière question, au fait : comment tu t'appelles ? 

Ils rirent doucement de l'absurdité de la situation, puis l'elfe repondit:

-Sedani. 
 

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Toujours impatiente d'avoir vos avis !! Je fais mon petit pavé en comm demain UwU